Contournement de Nice ou A8bis, le retour ?
On approche de la fin du débat public sur le contournement de Nice, terme curieusement utilisé pour désigner des projets qui vont d'Antibes, voire de Cannes à Nice Est… Résurgence masquée de l'A8bis, puis de l'A58 ? Ce débat, commencé en novembre va se terminer, fin février, par une dernière réunion à Nice. La DDE, Le débat public, c'est un moment, dans la vie publique, où tout le monde peut participer et donner son avis sur un projet présenté par un maître d'ouvrage(en l'espèce, il s'agit du Ministère des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer). Au cours des différentes réunions publiques, qui se sont tenues à Nice, Cagnes, Valbonne et Mouans-Sartoux, beaucoup de points de vue ont été exprimés, tant par des techniciens que des riverains, des associations d'environnement et des élus politiques. Des cahiers d'acteurs ont été déposés par des associations et, également, par le groupe PS et Verts du Conseil général. Il a été même été obtenu, ce qui est rare dans un processus de ce type, le financement par l'état d'une étude sur la 4e solutionqu'ils proposent, qui présente l'avantage non négligeable de revenir à la moitié du coût prévu par la DDE, maître d'ouvrage délégué du projet. De quoi s'agit-il ?
On l’a compris, trois variantes sont soumises au débat par la DDE :
- Une première variante consisterait à se limiter au contournement de Nice par l’aménagement de l’A8 sur place entre St Isidore et l’Est de Nice pour un coût annoncé de 300 millions d'euros. (Passage à 2x3 voies + construction d’un nouveau tube de 2 voies)
- Une deuxième étant constituée par un souterrain à l’Est tracé et un tracé court à l’Ouest (jusqu'à Antibes - Biot: 2 milliards d'euros
- Une 3e étant : toujours le souterrain à l’Est avec un tracé long à l’Ouest (sortie Cannes - Bréguières avec échangeur à Sophia : 2,4 milliards d'euros.
Dans le scénario catastrophe sur l'asphyxie annoncée du département, il n'a pas été envisagé, sauf pour la forme mais sans la chiffrer, une étude complète qui prenne en compte l’évolution d’ici 2020 d’une politique volontariste de développement des transports publics. Cette démarche volontariste comprend :
- La 3ème voie littorale avec le renforcement du cadencement du TER, actuellement en cours de mise en oeuvre.
- le tramway, en tous cas, sa 2ème ligne Est – Ouest.
- Le chemin de fer de Provence avec le passage en rive droite du Var pour desservir la ZI de Carros.
- L’arrivée de la LGV Côte d’Azur
- Le développement du fer-routage, initié sous le gouvernement Jospin et interrompu par le gouvernement de droite au pouvoir, et du "mer-routage" à partir du Port de Toulon qui a prouvé sa viabilité,
- Le prolongement de la ligne Est-ouest vers Sophia-Antipolis pour achever le maillage en transports publics.
C'est d'ailleurs ce qui était préconisé dans la DTA (directive territoriale d'aménagement) qui stipule que le traitement du problème des déplacements doit être traité en priorité par le transport collectif et par l’aménagement de l’existant.
Aux trois solutions proposées par la DDE, le groupe PS – Verts a opposé une quatrième solution préconisant une étude complémentaire pour :
- Un contournement de Nice par l’aménagement sur place de l’A8,
- Une liaison Est-Ouest par une solution courte St Isidore - Biot,
qui aurait l’avantage de pouvoir être réalisée par phases, au fur et à mesure des évaluations successives des projets de transport collectif mis en service, au cas où le transport collectif s’avèrerait insuffisant pour répondre aux demandes de déplacement.
Cette demande a été entendue puisque une étude complémentaire sur cette base a été mise en route sur cette quatrième proposition. Espérons que cela aboutira à quelque chose qui permettra d'éviter les raccordements monstrueux qui sont prévus à l'arrivée pour se raccorder à la sortie de Nice Est et à Saint Isidore qui ne vont pas réellement améliorer la vie des habitants de ces quartiers déjà pas très gâtés…
Il est donc essentiel, pour l'avenir du département, qu'un maximum de gens, au-delà de ceux qui sont directement concernés, participent aux dernières réunions qui se dérouleront à Nice, le 6 février à l'UNSA (St Jean d'Angély) sur les coûts du projet et la dernière, le 27 à Acropolis qui fera la conclusion du débat.