Anecdotique ?
Faits glanés au fil de l'actualité locale ou nationale :
- Un proviseur de lycée révoqué par son ministre en Lozère pour avoir dévoilé, sur son blog, son homosexualité… de quoi s'interroger puisque, d'après les faits, il n'y avait rien de plus pornographique que les pubs que l'on voit partout. Par contre, des interrogations sur son métier… · la même éducation nationale ne réagit pas face aux menaces d'élèves envers des enseignants qui risquent leur vie, on l'a encore vu récemment avec un nouvel enseignant molesté à Bagnolet, après les très graves incidents d'Etampes, où l'on se demande comment on peut en arriver à une telle situation
- A l'échelon local, un collège (celui de La Trinité) où l'on appelle à la rescousse la police pour fouiller tous les élèves de l'établissement : on recherchait de dangereux terroristes qui avaient allumé… des pétards (!) à la sortie de l'établissement : on laisse deux heures des gamins dans le froid du petit matin (il faisait moins 1° ce matin là et une gamine s'est trouvée en hypothermie et a été dirigée vers l'hôpital…). Le fait est que l'on peut se dire que si on avait fouillé (qui ?) le jeune qui avait un poignard dans sa ceinture à Etampes, on aurait évité le pire et qu'il ne faut donc pas se plaindre qu'on fouille des enfants de La Trinité mais on n'a évidemment pas trouvé grand-chose et les pétards ont recommencé sitôt le départ de la police, comme on pouvait s'y attendre.
- La violence dans les établissements, c’est aussi la violence d'une société qui n'épargne et ne respecte plus personne. Dans cette société qui est la notre, aucune autorité n'inspire la retenue, l'interdit est difficilement supporté. On agresse sur un simple mouvement d'humeur, pour une mauvaise note ou une remontrance au lycée, un problème de circulation, de stationnement, une cigarette refusée. On agresse pour un oui ou pour un non, comme si c'était une formalité. Mais le respect des règles s'apprend aussi à l'école et il passe par un respect mutuel. Hurler par principe sur un enfant ou lui annoncer d'emblée qu'il ne peut pas réussir, comme on le voit souvent, n'est pas non plus la meilleure façon de faire régner un climat serein dans un établissement scolaire. La pédagogie de la réussite n'est pas un vain mot : comme le dit un de mes amis enseignants : "Si vous arrivez à établir la relation, le respect, l’amour, la confiance, c’est gagné pour tout le monde !" Et pourtant, il enseigne aussi à de grands gaillards du professionnel mais ne rencontre pas de problème. Chaque situation est évidemment complexe mais je reste convaincue de la nécessité à la fois de ce respect mutuel et de la sanction appliquée quand il le faut et pas hors de propos.
6 Comments:
L'éducation à la citoyenneté ou apprendre "comment vivre ensemble", cela devrait être au coeur des apprentissages scolaires.C'est sur ce socle d'éducation civique commune que se fonde notre démocratie.Il faut donc qu'il soit solide et que chacun ait bien conscience du rôle déterminant de l'école dans cette indispensable construction de la cohésion sociale.Apprendre aux jeunes à s'intérresser aux autres, à s'écouter, à se respecter, à débattre, à définir des règles de vie communes,le rappel des droits et des devoirs, à conduire des actions et projets collectifs: voilà une mission première de l'école.
Par ailleurs, afin de restaurer les valeurs du civisme, pourquoi ne pas instituer un service civique obligatoire pour tous les jeunes,je dis bien civique et non pas militaire comme autrefois.Ce service pourrait être organisé de manière souple et sur une durée de tois à six mois, consacré à des missions d'intérêt général (humanitaire, social, éducatif, associatif...)
Miche GRINDA
la décomposition de l'enseignement secondaire, C'est comme la marée qui monte : au bout d'un quart d'heure, on ne voit pas vraiment de combien ça a monté. Et puis, soudain, c'est la pleine mer. Et, actuellement, la décomposition s'accélère.
L'affaire du proviseur renvoyé à cause de son blog est déjà largement relayée par une blogosphère qui grogne fort.
Reste que cette affaire ne devrait pas être emblématique du sujet. Notre proviseur n'a pas émis de propos véritablement immoraux, à mon sens (sauf à ce que son orientation sexuelle soit jugée telle par l'éducation nationale, ce qui me semblerait pour le moins jouer avec la loi Gayssot). Il a, en revanche, émis de nombreuses critiques et réflexions sur son métier, fort riches d'ailleurs. Peut-être faut-il voir là le fond de l'affaire ?
N. Bersac
En effet, j'en suis moi aussi convaincue d'après ce que j'ai lu. Cependant, on a un peu l'impression de marcher sur la tête..
Voici l'essentiel de la déposition publique mercredi 18 janvier devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale de l'huissier de justice Alain Marécaux, une des personnes innocentes dans l'affaire de pédophilie d'Outreau après 23 mois de prison.
"Il y a quatre ans, le 14 novembre 2001, j'étais officier ministériel, huissier de justice à Samer. Le juge Burgaud a fait irruption dans ma vie, je suis resté en prison 23 mois, mon couple a explosé, je n'ai pas vu mes enfants pendant trois ans.
Les autres personnes qui m'accusaient, je ne les connaissais pas, comment je pouvais être là ? Je passe un mois en prison où tous les jours je pense que je vais sortir dans l'heure qui suit, parce qu'en France, on ne peut pas enfermer des gens sans aucune preuve.
En décembre, je suis en confrontation avec mes trois accusateurs. Je me souviens du juge Burgaud, de ce juge arrogant pour qui je n'étais rien et à qui on devait tout.
C'était incroyable ce à quoi j'assistais, ils s'alignaient les uns sur les autres, sur les déclarations de Myriam Badaoui, et on avait ensuite Aurélie Grenon qui en ajoutait un petit peu, et David Delplanque, 'oui amen'.
Bien sûr, ma vie se détruit. Je suis obligé de vendre mon étude, que j'avais mis dix ans à construire, je la vends en une heure de temps. Croyez-moi, les rapaces se sont fait voir à ce moment-là pour acheter une étude en pleine expansion à bas prix.
Nous sommes le 10 janvier 2002. Je suis entendu pour un interrogatoire. Et alors que je suis en geôle, on vient m'annoncer le décès de ma mère. Le 14 novembre 2001, ma mère a arrêté de s'alimenter, de parler.
Ce 10 janvier 2002, qui j'ai devant moi ? Celui que je qualifierais de meurtrier de ma mère, le juge Burgaud, c'est à cause de lui que maman est partie. Pensez-vous qu'il m'aurait proposé de reporter l'interrogatoire, pensez-vous qu'à un moment il aura un sentiment humain, une parole, un geste ? Rien.
Il a l'outrecuidance de me poser la question : qu'est-ce qu'elle fait votre mère ? Quand je réponds : elle est morte, Monsieur le juge, il répond : oui ça, je sais, mais qu'est-ce qu'elle faisait avant ? Le 14 janvier 2002, j'irai à l'enterrement de ma mère en fourgon cellulaire, menotté, entre deux gendarmes.
Cette histoire rocambolesque, c'est le couple Badaoui-Burgaud qui l'a inventée. J'ai essayé de revivre depuis ces quatre ans, tant bien que mal. Mais qu'est-ce qu'il me reste ? Mon couple est détruit, mes enfants sont cassés. (...) J'espère que vous ferez la lumière là-dessus. Merci de m'avoir écouté."
Ce témoignage, comme ceux des autres innocents d’Outreau montre combien la justice peut être inhumaine et briser la vie de nombreuses personnes.
Super color scheme, I like it! Good job. Go on.
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