15 février 2007

Le petit chaperon rouge et le grand méchant loup !


Était-elle assez attendue au coin du bois, cette prestation de dimanche dernier de la candidate ? "Elle n'a pas de projet", "on ne connaît pas son programme", l'antienne était répétée à plaisir, faisant mine de penser que le projet du PS n'existait pas et qu'elle naviguait à vue, au gré des propositions. Eh bien, ne vous en déplaise, la compagne du premier secrétaire est socialiste, et son programme aussi. Pour ma part, je trouve son intervention intéressante puisque selon les commentateurs : "il n'y a pas le compte" (Marie-Georges Buffet) ou "les éléphants ont repris le dessus" (la droite unanime qui faisait mine de dire qu'on lui pillait son programme). Je trouve réconfortant de voir que les critiques des deux côtés s'annulent, cela montre bien que nous sommes sur notre créneau, avec sa partition personnelle. Et nos exégètes de pousser des cris d'orfraie : "elle ne sait pas faire un discours, ce n'est pas un orateur" (moi, ça me va bien, j'en ai soupé des beaux parleurs à la Sarko !) "son programme est totalement irréaliste (tiens, ça me rappelle une autre époque où on devait mettre la France à feu et à sang et faire venir les chars russes sur la place de la Concorde). Il est irréaliste et mettrait le pays sur la paille ? Vous avez chiffré celui de son concurrent ?
Son discours est trop sur l'affectif ? Ben, ça fait pas de mal non plus par rapport aux technocrates dont nous débordons : moi, ce discours de fraîcheur et de spontanéité me convient, "gaffes" comprises, y compris les vraies et pas celles qu'on lui fabrique tous les matins dans les officines sarkozyennes (comme ça n'existait pas, les gaffes à la tête de l'État !). Reste à savoir si elle aura les moyens de ne pas reproduire le 21 avril de triste mémoire, mais ça, cela dépend de notre capacité à tous à juger de l'urgence qu'il y a à prendre en compte la situation de souffrance réelle du pays au quotidien et le fait qu'il faut arrêter de jouer à trop ceci ou pas assez cela. Ségolène est investie bien au-delà du parti qu'elle représente, elle est un espoir pour beaucoup de jeunes notamment. Elle est entourée de gens qui sont pour moi des garants forts, tant du côté de la social démocratie que de la gauche plus extrême. Il nous revient maintenant la tâche de l'accompagner, d'expliquer, de convaincre. Si nous n'y parvenons pas, il faut se préparer au pire et nous en porterons collectivement la responsabilité… Alors, au boulot, camarades si on veut que, comme dans le conte, ce soit le chaperon rouge qui gagne !!