28 février 2009

On n’en est plus à un mensonge près !


Décidément, on a parfois tort de suivre ses intuitions. J’avais, en effet, proposé à Paul de l’accompagner pour soutenir notre défense devant la commission nationale des conflits qui se réunissait hier vendredi pour statuer sur la demande de recours adressée au national après la suspension pour deux ans de mes 11 colistiers socialistes.

Pour mémoire, nous avons été traduits pour avoir désobéi, en toute connaissance de cause, au diktat imposé par le premier fédéral socialiste qui, par une erreur d’analyse politique majeure, nous a empêché de mener une liste d’opposition PS-PC à la bataille des municipales en nous sacrifiant sur l’autel d’un accord départemental de pure forme, dont nous n’avons d’ailleurs vu la trace qu’aujourd’hui même. La commission nationale que nous avions saisie après la décision de la commission fédérale des conflits en octobre dernier, juste avant le congrès, se réunissait donc hier à Paris.
Or, les entretiens que Paul a eu à deux reprises avec le secrétariat de la dite commission nationale l’avaient un peu surpris : les errements manifestes de la tenue de cette commission leur apparaissaient somme toute « normaux» ! Au regard de ses éléments, nous avons convenu qu’un déplacement à deux était inutile : si l’histoire est jugée d’avance, autant limiter les frais et s’épargner une perte de temps et d’énergie improductives.
Mais ce matin, devant le récit que vient de me faire Paul de la séance, la moutarde me monte à nouveau au nez et je regrette du coup de n’avoir pas fait le déplacement jusqu’à la capitale. En effet, voilà-t-il pas que notre accusateur fédéral, jamais en retard, l’animal, d’une approximation valant vrai mensonge, évoque l’entretien que j’ai eu avec lui, très longuement, dans son bureau de l’hôtel de région, au cours de laquelle il m’a décrit, non moins longuement, les horreurs qui m’attendaient puisqu’il allait être obligé de m’exclure, en m’incitant à prendre patience 6 ans : « le PC est mort, tu te présenteras dans 6 ans » (oubliant par là-même l’accord qu’il avait signé avec le leader du MRC pour « son boulot de dans 6 ans » (pour paraphraser les Guignols avec Chirac…) sans bien sûr nous en avertir ! Bah ! Il n’en est plus à une trahison près). Il n’a pas compris, mais comment pourrait-il le comprendre, que ce n’était pas une récompense, de se présenter mais l’engagement d’une équipe ! Ne parlons pas de la fin de notre entretien, quand il a compris que je ne pouvais pas céder, qui s’est conclu par une accolade d’adieu, les yeux remplis de larmes de crocodile…
Mais donc, lancé dans l’évocation de cet entretien en tête à tête, il s’est permis de dire devant la commission nationale, (bien sûr, personne d’autre que moi ne pouvant le contredire), qu’il m’avait alors montré le fâââmeux accord signé avec le PC, miraculeusement réapparu au cours de la commission des conflits fédérale et dont un exemplaire daté ( ?!) a enfin été remis hier à Paul !
Je regrette de n’avoir pas fait le déplacement pour l’entendre, de mes propres oreilles, (et en me regardant dans les yeux ?) proférer un tel mensonge sereinement, comme il en a, nous le savons, la pratique ! Je ne sais encore quelle sera la décision de la commission nationale des conflits et je ne veux pas en préjuger mais, si comme je le redoute, les jeux sont faits, ma décision est prise.
Si les hommes politiques du PS sont aussi capables de mensonges que les autres, et que le national les cautionne, alors, je serai contente de ne plus en être et ma suspension de deux ans sera abrégée par ma démission définitive. Comment admettre que l’on ne soit pas indigné par de tels comportements ? J’entends d’ici certains dauber : « ils font tous cela et pourquoi pas, si un bon mensonge permet d’obtenir un bon accord, etc. ». Toutes ces pratiques alimentent le « tous pareils » et je trouve cela, pour ma part, insupportable.
J’ai, pendant des années, soutenu que l’on pouvait faire de la politique de façon propre et honnête, cela a alimenté mon combat pendant des années et m’a valu, sans nul doute, le mépris de « ceux qui jouent dans la cour des grands » et les ont convaincus que l’on pouvait aisément nous manipuler et nous gruger. Nous avons, quelquefois, sauvé la mise de ce personnage, appelé dans cette rubrique le « grand malfaisant », en le soutenant par notre vote en congrès quand il était attaqué et il avait dit à l’époque, (n’est-ce pas Stéphanie ?), qu’il saurait s’en souvenir… L’histoire nous a montré comment !