01 octobre 2006

Tribune de l’opposition

« Chaque fois qu’on ouvre une école, on ferme une prison »
Cette phrase de Victor Hugo, maintes fois citée, a certes perdu de son actualité parce que le paysage scolaire n’est plus le même que de son temps. Cependant, dans le contexte sécuritaire cher au ministre de l’intérieur, elle garde toute sa force.
Comment ne pas s’indigner, en effet, du projet de budget 2007, contre lequel les enseignants étaient en grève jeudi 28 septembre dernier : la suppression annoncée de 8 700 postes d’enseignants organise une dégradation générale des conditions de travail qui réduit à néant la prétention annoncée par le gouvernement d’améliorer la réussite des élèves. Parmi les mesures lancées :
 la réduction considérable de la formation spécialisée alors que la loi sur le handicap veut faire scolariser tous les enfants handicapés.
 La réduction de la formation des maîtres alors que dans le projet « ambition réussite », qui doit remplacer les Zones d’Éducation¨Prioritaire, il est fait appel à des « super » profs »
 Les annonces sur la façon d’enseigner la lecture, insensées quand on voit que, par exemple, parents et enseignants de l’école de La Plana ont dû se mobiliser fortement pour réclamer une classe supplémentaire (31 élèves en cours double) et n’ont obtenu que des promesses sur un éventuel futur demi-poste !
 Pour les élèves en difficulté, la diminution des personnels des réseaux d’aide spécialisée, la diminution des écoles de ZEP, l’augmentation de la moyenne nationale du nombre d’élèves par classe, une mobilisation sur l’apprentissage à 14 ans qui néglige la recherche d’autres voies permettant d’éviter à certains jeunes de tomber très tôt dans l’échec et le rejet scolaires
 des discours ambigus pouvant encourager une médicalisation de l’échec scolaire ou une stigmatisation des familles.
Médiathèque
Toujours en rapport avec la phrase en exergue d’Hugo, les élus que nous sommes ne peuvent que se féliciter de l’inauguration de la médiathèque qui a enfin ouvert ses portes, après quelques années d’errements : cette médiathèque, c’est bien parce que nous étions conscients de l’intérêt qu’elle représente pour la commune et pour ses habitants que nous l’avions mise en chantier, avec d’autres outils qui ont été abandonnées. Mais quel dommage de l’avoir inaugurée en présence du ministre, certes, mais à une heure de l’après-midi où peu de ces mêmes habitants ont pu y assister alors qu’ils l’attendaient depuis si longtemps. Mais ils sont sans doute moins importants qu’un ministre.
Dommage, aussi, la petite mesquinerie qui a consisté à « oublier » sur le carton d’invitation la Région (de gauche, est-ce la raison ?) qui a pourtant participé à son financement. Le procédé est assez peu élégant mais, bon,