14 juin 2009

Le faire sans le dire, le dire sans le faire ou le dire et le faire ?


Michel, un de nos guetteurs sur la toile m’informant hier samedi qu’un blog voisin m’égratigne, disposant d’un moment ce soir, je viens d’aller voir ce qu’il en était. Pas bien méchant, en vérité, pas de quoi fouetter un chat. De quoi s’agit-il ? Au cours d’une brillante analyse du résultat des élections, à froid, il insinue que j’aurais, selon lui, fait perdre ce qui fut mon parti (et qui le sera peut-être à nouveau, qui sait, s’il retrouve ce qui faisait mon honneur d’en faire partie, le sens du combat pour des valeurs et des idées, la défense des plus faibles et autre chose que de la démolition à tous les étages). En effet, en tant que «ex tête de liste aux municipales », j’aurais « fusillé le moral des troupes » (sic). Ce « beau merle » siffle mais il oublie juste deux choses :
lorsque je me suis présentée, ce n’était pas sous l’étiquette du poing et la rose qui a été usurpée par des indélicats peu gênés d’afficher ce qu’ils dénigraient en permanence, et ce l’aide de mon propre ex-secrétaire fédéral !
Je ne l’ai dit qu’après le vote, je n’ai donc tenté d’influencer personne et d’entrainer quiconque dans mes choix, même si j’ai eu l’occasion de l’annoncer à mon collègue vert.
Et, cependant, je le disais dans mon papier, ce n’est sûrement pas de gaité de cœur et j’aurais pu malgré tout voter PS : il ne s’agissait pas là de nos petites querelles fédérales, voire nationales mais de l’avenir de l’Europe dont, quoique l’on en pense, les décisions nous impactent presque davantage désormais, dans notre quotidien et sans en être bien conscients, que lorsque nous votons pour une élection locale ou nationale.
Mais j’ai suivi, comme chacun ( ?) la campagne électorale et les seuls qui nous ont vraiment parlé et qui ont entraîné notre conviction, ce sont les verts, malgré la présence d’un moustachu que je n’aime guère non plus dans leur liste. L’énergie, le volontarisme, la jeunesse étaient du côté du tandem Eva Joly-Dany l’ex soixante-huitard. Du coup, ma voix n’a pas été complètement perdue et peut-être cela permettra-t-il au PS de se ressaisir ?
En tous les cas, manifestement, je n’ai pas été la seule à tenir ce raisonnement, pour que les verts puissent faire ce score inespéré : beaucoup l’ont fait sans le dire, certains l’ont dit sans le faire, pour ma part, je l’ai fait et je l’ai dit. Je me souviens d’une maxime qui fut nôtre lors de quelques campagnes et qui est toujours d’actualité pour ce qui me concerne : « Dire ce que l’on fait, faire ce que l’on dit….et quand on ne peut pas faire, dire pourquoi ». Cela n’a l’air de rien mais réfléchissez-y, c’est intéressant.

Au fait, une question : aurais-je eu droit à cette volée de bois vert si j’avais choisi son candidat ? Pas sûr ! Mais je n'en ai jamais eu même l'idée, pas plus que pour la vraie droite, comme se plaisent à le dire certains : ceux qui me connaissent savent pertinemment que je ne pouvais faire d’autre choix, même en prenant des chemins de traverse...

08 juin 2009

Une soirée électorale de plus ?


Je hais, en principe, les soirées électorales, et surtout les débats dans lesquels en général, tout le monde a gagné, quel que soit son résultat : langue de bois à tous les étages !
Etonnante soirée pour moi, en vérité, hier soir et forcément différente : pour la première fois, calée dans mon fauteuil, j'ai suivi les résultats à la télé au lieu d'être comme d'habitude dans un bureau de vote à jouer les petits soldats… Et je dois avouer que la surprise fut bienvenue : j'avais déjà constaté, la semaine passée, la bonne opinion que rencontrait la liste que j'avais choisie. Et, notamment samedi, au local de notre permanence, où un rapide tour de table improvisé (les rencontres du samedi n'ont rien de formel, il s'agit d'un lieu de passage et d'échanges) nous a révélé que, sans mot d'ordre ni consigne, la totalité de notre équipe, ex PS ou non, avait choisi la même liste… qui, vous l'aurez compris, n'était pas la liste PS.
Cette unanimité, qui m'a surprise, mérite analyse car il pourrait s'agir d'une aigreur bien compréhensible vis-à-vis d'un parti qui nous a ignoré, bafoué et laminé par ses prises de position.
Or, il ne s'agissait même pas de cela mais d'une analyse objective de la campagne, de ce qui s'est dit et de ce qui ne s'est pas dit. Pour ma part, j'étais décidée depuis longtemps à voter vert et je l'avais annoncé à Didier, mon collègue vert de Mouans-Sartoux, avec qui je plaisante régulièrement sur les difficultés que nous rencontrons dans nos appareils respectifs : on se connaît, on se comprend et on se respecte, la sincérité des opinions primant pour moi le combat d'appareils (même si le combat d'idées demeure). Quelle ne fut pas sa surprise quand, à son interpellation : "Alors tu vas voter pour Dany dimanche " j'ai répondu "Oui, naturellement, quel autre choix pourrais-je faire ?". Ah bon, a-t-il répondu, "je plaisantais". "Moi, lui ai-je rétorqué, je ne plaisante pas, et c'est la mort dans l'âme que je vais le faire mais je crois que le PS doit se rendre compte qu'il va droit au mur s'il continue dans son immobilisme et dans son discours d'opposant systématique. L'Europe a été quasi absente des débats alors que c'était une élection essentielle dont les enjeux, qu'on le veuille ou non, ont encore plus d'impact sur nos vies que les enjeux nationaux et locaux.
Il fallait au PS, je le crois profondément, un électrochoc. Sera-t-il suffisant ? L'avenir le dira. Mais dans le sud-est comme à La Trinité, la leçon est sévère et, me croirez-vous, elle ne me réjouit pas, même si mon premier[i] vote à l'extérieur de mon courant a rencontré cette fois un succès inespéré, cela prouve que je ne me suis pas trompée dans mon choix. Je précise que ce n'est qu'un bout de chemin n'est, je l'espère, qu'un chemin de traverse et que ce qui fut mon parti va se ressaisir et faire son aggiornamento, pour que l'on puisse voter pour lui sans état d'âme.
J'ai entendu hier soir nombre de responsables nationaux dire qu'outre la rénovation du parti, il fallait modifier les pratiques... Tiens, tiens, seraient-ils conscients qu'il y a quelque chose de pourri au royaume du PS ? Nous pouvons leur donner des exemples, s'ils le souhaitent, et il ne faut donc pas qu'ils s'étonnent du score désolant que la liste Peillon a remporté à La Trinité, alors qu'il n'est sûrement pas le pire des nationaux... Est-ce que quelqu'un en tiendra compte pour les régionales l'an prochain ?


[i] (pas tout à fait le premier : en 79, j'avais voté pour un conseiller général qui m'était alors totalement inconnu et qui a été élu ! C'était mon premier vote victorieux, il s'agissait de Louis Broch, pour qui j'ai gardé le même respect , même s'il m'a copieusement éreinté lors de la campagne des municipales…Mais je n'avais pas réitéré depuis !)