27 novembre 2010

Tous les parrains ne sont pas morts…


C'est pratiquement un anniversaire : cela fait quasiment une année que j'ai délaissé ce blog, lassée par les avanies de la vie politique. Mais, tout compte fait, cela me manque un peu... et cet outil est parfois utile pour faire passer des messages, sortons-le donc de son oubli, au moins pour un temps...

Il était une fois, dans un petit village gaulois... Vous connaissez le début de la célèbre BD... Nous ne sommes pas Babaorum ni Petibonum, puisque notre histoire se situe dans le midi de la France.
Or donc, pour faire un résumé des épisodes précédents, vous vous souvenez que le potentat de la ville voisine, sûr de son bon droit, avait choisi de dissoudre ses propres bataillons pour plaire à ses alliés d'un moment. Mais les gaulois que nous fûmes, à l'issue des deux années de suspension qui leur avaient été imposées, après mûre réflexion et dans la perspective des futures présidentielles, avaient décidé de faire abstraction de leurs griefs : l'analyse de la situation montrait que le parti socialiste avait besoin de militants dans la vallée ; les résistants gaulois avaient donc convenu, à quelques uns, qu'il était temps d'oublier leur querelle et de réintégrer leur maison, comme les statuts de la dite maison leur en donnaient le droit.

Las, lorsque le nouveau chef gaulois rencontra le parrain local pour lui faire part de ses bonnes intentions, ce dernier, qui les attendait au tournant (nous l'avions bien prévu, tant il y a des choses qui ne changent pas...) lui dicta ses conditions, avec la morgue qui le caractérise ; en substance, son discours fut : "d'accord, vous réintégrez, je ne m'y opposerais pas, à condition de m'obéir en tous points et d'accepter les choix que j'ai déjà faits, tout seul et démocratiquement, pour votre commune, et que vous vous rangiez derrière la bannière de mon poulain".

Il s'agissait de bien nous faire comprendre qu'à la première incartade (c'est à dire au nom de principes périmés et désuets, que nombre d'élus ne suivent plus sans que cela dérange personne, en tous cas pas lui...), ce beau monsieur aurait le plaisir d'exiger notre exclusion immédiate et définitive. Par contre, si nous sommes bien sages et que nous soutenons les projets du susdit, en respectant les engagements qu'il a pris pour nous (soutenir son séide local qui, "quoi que l'on dise ou fasse, sera le prochain édile de votre village, parce que je le veux ! Il aura tout mon soutien, sans compter celui de la région". Qu'on se le dise : rampez et soumettez-vous, ou cassez-vous, fut en substance son discours. Que pensez-vous que sera la réponse ? Eh bien, nous ne lui ferons pas ce plaisir. Vous connaissez la morale de la fable du chien et du loup :

" - Attaché, dit le loup, vous ne courez donc pas

Où vous voulez ?

- Pas toujours mais qu'importe ?

- Il importe si bien que de tous vos repas

- Je ne veux en aucune sorte

- Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor."


Gardez donc, mon bon monsieur, vos largesses, quant à nous, nous gardons notre liberté, et c'est sans regret puisque nous avons fait, nous, la démarche du premier pas ; c'est la conscience tranquille que nous quittons la place. Nous avions fait l'erreur de penser que le parti avait fait son aggiornamento et que la situation avait évolué : le pays attend une réaction de celui qui devrait être la principale alternative à gauche, ce qui est loin d'être gagné... Las, le parti reste un parti de notables, loin de la réalité ("pensez donc, un médecin, ça impose, dans un village"). Donc, vous, petites gens, modestes militants qui prétendez apporter à vos concitoyens le fruit de votre réflexion, de votre expérience et votre disponibilité, passez votre chemin ! Comme on le sait, il n'y a plus de courants au PS mais les écuries demeurent et ce n'est pas la mascarade qui s'annonce avec les primaires qui va démontrer le contraire...