12 janvier 2011

DoM...


DoM est partie le 3 janvier, au milieu des vœux de bonne année des uns et des autres ! Je sentais depuis le début de l'année qu'elle commençait mal et les vœux traditionnels m'ont trouvé cette année morose, voire bougonne : "bon d'accord, pour les vœux mais chaque année, on souhaite les mêmes choses et ça va toujours aussi mal… "
Nous sommes tous muets et impuissants devant ce vrai scandale qu'est la mort d'un être jeune, qui s'est battu jusqu'au dernier moment tout en déplorant, avec dérision, les dégats causés à la couche d'ozone par l'oxygène du masque qui l'aidait à respirer.

Dès que quelqu'un est parti, on l'a tous constaté, il n'a plus que des vertus… Mais j'ai reconnu, dans chacune des interventions dans l'église de Pélissanne, un bout ou un autre de notre histoire commune à l'ADEME jusqu'en 2003 et ensuite à chacune de nos rencontres, tout cela était tellement sincère et vécu que c'en était bouleversant.
A chacune de nos rencontres, c'est comme cela avec un nombre rare de personnes, on se retrouve immédiatement sur la même longueur d'ondes, quel que soit le temps écoulé.
Elle était de ces gens qui vous obligent à vous transcender par leur seul exemple, généreuse et ouverte aux autres, toujours en révolte d'une histoire, toujours en mouvement, dans l'action, prête à faire évoluer les choses, toujours en avance d'un combat pour la planète ou la justice. Elle avait cette force, nous l'avons tous en mémoire et nous étions tous orphelins devant la voiture qui l'emmenait vers la dernière demeure qu'elle avait choisie, dans le Tarn, pendant que Patrick serrait très fort contre lui ses deux enfants et sa maman, stoïques et désespérés dans le froid mistral qui soufflait devant l'église, froid dehors mais aussi dedans.
Et, comme nous nous dispersions pour rejoindre la salle où nous devions tous nous retrouver pour parler d'elle et embrasser Patrick, j'ai saisi au vol la réponse d'un gamin à un autre, sur la place, qui m'a fait sourire : à un autre qui demandait qui on venait d'enterrer, il a répondu : "c'est la maman d'Oscar…". Comme quoi, sa vie durant et quoi que l'on ait fait, on est toujours aussi, et seulement, la maman de… ou la fille de… ou la femme de….
Et ça m'a redonné le sourire : on avait évoqué toutes ses activités, ses responsabilités, et oui, c'était aussi cela et ce n'est pas le moins important. Patrick, Oscar, Anouck, Julia sa maman, je pense à vous très fort.