28 février 2006

Drôle de daube !


Curieux conseil municipal que celui d'hier soir : un peu moins Clochemerle que d'habitude, sans doute en raison d'une salle clairsemée : 12 absents représentés (plus un non représenté) : est-ce la date inhabituelle du conseil un lundi ou la conclusion du débat sur le contournement de Nice, ou encore des vacances tardives ? L'aboyeur de service, par contre, est présent mais assez calme, peut-être enroué ?
À l'ordre du jour, le Débat d'Orientation Budgétaire (DOB) fut, encore une fois, l'occasion pour le maire de faire assaut de connaissances macro-économiques et de nous noyer sous des tonnes de ratios pour aboutir à la conclusion que l'on connaît : "la réelle perte de pouvoir d'achat supportée par les communes ces dernières années compte tenu de l'inadaptation de l'indexation des concours financiers de l'État". En clair, les perspectives ne sont pas bonnes. Occasion pour lui, cependant, sur le plan local, de parader sur ses bons résultats en évoquant la stabilité des taux communaux d'imposition, oubliant simplement de parler des taxes supplémentaires amenées par la nouvelle taxe due au SIVOM Val de Banquière et la CANCA (plus de 100€ d'augmentation moyenne par foyer en 2005) : du coup, la stabilité prend un coup dans l'aile…
Alors, il peut bien ricaner, par adjoint interposé, sur la hausse des taux de la Région dans le journal municipal : nous le lui avons fait remarquer, sans évidemment le convaincre, du moins officiellement ! En dehors de ce DOB, seule délibération importante, la convention de veille foncière passée avec l'établissement public foncier régional (tiens donc, on ne crache plus sur la région ?) sur laquelle j'ai donné notre position favorable, sous réserve que l'on tienne bien les principes énoncés en matière de mixité pour les logements et sous réserve également que nous soyons associés à cette veille, ce qui a été acté… Wait and see ! Plusieurs ventes de parcelles à des particuliers, la première insignifiante et sans risque puisque en zone inconstructible. Par principe, je suis opposée à toute vente de terrain communal mais bon, sur 159 m², on ne va pas pinailler. Par contre, sur la deuxième, le déclassement anodin en apparence d'un chemin communal qui sépare une propriété, cela crée une grosse surface foncière. A ma question sur le projet sous-jacent, pas de réponse, nous nous abstenons donc sur cette délibération, bien que la famille concernée au grand complet (une dizaine) soit dans la salle. À signaler, à ce moment là, l'intervention de l'adjoint aux travaux dissident de droite qui lit une longue tirade sur son opposition à la vente des parcelles communales, à laquelle je souscris partiellement. Par contre, exaspération manifeste dans les rangs de la majorité, qui refuse d'entamer le débat avec lui et passe systématiquement sans répondre. Que signaler d'autre ? Le grand numéro de comique de notre conseillère municipale d'opposition dissidente (chacun les siens !) qui adore, de fait, faire son cinéma. Impossible de la suivre sur ses extravagances : sur l'implantation de "microsites" pour les jeunes du quartier, on ne peut pas être pour le principe et voter contre au prétexte d'insatisfaction de quelques riverains. De plus, ses rodomontades nous ont valu une nouvelle volée de bois vert sur la situation antérieure du quartier des Hautes Vignes, particulièrement dégradée : l'équipe actuelle s'obstine à affirmer que nous avons laissé pourrir la situation là-haut alors que nous étions intervenus à de multiples reprises sur l'OPAM, y compris en délégations avec le quartier, et que nous étions en train de prendre les choses à notre compte dans le contrat de ville… Du coup, les sorties de la collègue ne me font plus rire du tout mais à quoi bon entrer une nouvelle fois dans une polémique stérile ? Enfin, un moment amusant sur notre intervention concernant un courrier reçu par un parent pour un règlement de centre de loisirs… au SIVOM ! Première nouvelle : on savait que la commune avait délégué à ce fameux SIVOM tout ce qu'elle ne pouvait pas déléguer à la CANCA, et, notamment les assistantes maternelles mais nous n'étions pas informés d'un transfert du CLSH ! Apparemment, le maire non plus, ni ses adjoints mais devant la production dudit courrier, stupeur : il doit s'agir d'une erreur, ils vont se renseigner et nous tiendront informés mais du coup, ils ne rient plus !

25 février 2006

La barbarie à l'état pur


Que l'on condamne l'acte horrible perpétué par ce groupe, justement autoproclamé "les barbares", complètement d'accord. C'est horrible et ce le serait quelles que soient la nationalité et la confession de la victime : Ilan est un être humain et cela suffit pour moi à susciter dégoût et compassion pour les souffrances qu'il a endurées. Quant à savoir si c'est un crime raciste, j'en suis moins certaine : j'ai bien peur que cela soit encore plus basique que cela, relevant de la bêtise et de l'ignorance la plus crasse, qui a pris pour argent comptant toutes les idées reçues : "il est juif et tous les juifs sont riches, comme toutes les anglaises sont rousses et comme tous les écossais sont avares". C'est bien, associé à l'esprit du mal, la bêtise à l'état pur plus qu'un acte anti-juif en soi, c'est du moins ce que j'en ressens à la première approche. Nous verrons bien, puisque le chef est maintenant arrêté, ce que la suite révèlera mais je suis un peu méfiante, a priori, sur les manifestations diverses sur ce sujet : je ne suis pas sûre que l'on ne se trompe pas de colère.

24 février 2006

Outreau, Erignac: "il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark"


Saisissant retournement de situation lors du procès en appel de Jean Castela et Vincent Andriuzzi les commanditaires présumés de l'assassinat du préfet Érignac le 6 février 98. Je m'étonnais, au début de ce procès, que l'on ne parle toujours pas de celui d'Yvan Colonna, toujours en attente depuis son arrestation en 2003. Or, l'acquittement qui vient de sanctionner ce procès alors qu'ils avaient été condamnés en première instance à 30 ans de réclusion a mis en lumière les dysfonctionnements et les manœuvres policières et judiciaires dont a été parsemée l'enquête : procès-verbaux antidatés, preuves fabriquées, rien n'a manqué. Me Philippe Lemaire, avocat de la veuve du préfet Érignac, a jugé "stupéfiant" que l'ancien patron de la police antiterroriste vienne expliquer à la barre qu'aucune preuve n'existait contre les deux accusés, alors que c'est son travail qui les avait conduits en cour d'assises. "Ce verdict change les données et confirme ce que nous disons depuis trois ans: ce dossier et cette enquête sont des injures à la démocratie", a déclaré Me Gilles Simeoni, l'un des quatre avocats d'Yvan Colonna. Tout assassinat est impardonnable et celui d'un préfet dans l'exercice de sa fonction est un acte extrêmement grave qui ne laisse place à aucune excuse. Si l'on comprend bien que l'on ait voulu faire justice à tout prix, il convenait tout particulièrement d'exiger toute la clarté, sans omettre la moindre preuve, en écoutant et en vérifiant tous les témoignages. Or, le procès qui vient de se dérouler confirme bien le contenu du mémoire des avocats d'Yvan, que j'ai reçu de sa famille, aux fins de diffusion et de constitution d'un comité de soutien à Yvan. J'avais, en effet, dès les premiers moments de l'affaire et au moment où sa photo était affichée dans tous les commissariats, témoigné mon soutien et ma sympathie à son père, avec qui des liens d'amitié forts me lient depuis très longtemps. Sans aller jusqu'à prendre parti, je compatissais au chagrin d'un ami et je respectai sa peine et l'énergie qu'il mettait à défendre son fils (quoi de plus normal pour un père !) Lorsque j'ai reçu, en octobre dernier, le document que m'a fait parvenir sa famille, je dois avouer l'avoir lu avec un certain scepticisme, en me disant "mais pourquoi s'est-il enfui ?" Arrivé à la fin du document, j'ai finalement compris pourquoi et le procès récent me confirme dans ce sentiment. "Ce verdict change les données et confirme ce que nous disons depuis trois ans: ce dossier et cette enquête sont des injures à la démocratie", a déclaré jeudi l'un des quatre avocats d'Yvan Colonna."Le jour où des magistrats décideront de regarder le dossier en général et le cas de Colonna en particulier de façon sereine, ils se rendront compte qu'un innocent est en prison", a-t-il ajouté. Me Gilles Simeoni estime que ces éléments confortaient la thèse d'un "montage policier" contre Yvan Colonna.Le berger de Cargèse n'est mis en cause que par des dépositions des tueurs, qui se sont depuis rétractés, et la justice ne dispose pas contre lui de preuves matérielles, souligne-t-il. Contrairement aux autres protagonistes, Yvan Colonna n'a pas utilisé de téléphone le soir du crime. Un témoin oculaire ne l'a pas reconnu. Pour Me Simeoni, "cette enquête a été truandée". Ce qui est certain, c'est qu'à aucun moment, la présomption d'innocence n'a joué, comme ce devrait être le cas pour tout justiciable. Le comité de soutien à Yvan Colonna ne demandait rien de plus et c'est pourquoi je l'ai signé et fait signer.

22 février 2006

En vrac...


Entendu, l'autre jour à la réunion de "Blogs en stock" des bloggers passionnés et passionnants évoquer le temps passé à tenir leur blog. Impossible pour moi d'y consacrer autant de temps que je le voudrais, à commencer par ses trois derniers jours de déplacement à Paris pendant lesquels je n'ai pas eu une minute pour écrire une ligne.
J'ai pourtant découvert, samedi dernier, des utilisations complètement différentes de ce que j'imaginais, avec des talents artistiques certains, relatant des passions ou des hobbies, avec même un ou deux exemples de blogs "basiques" du genre de ceux de mes ados et préados (oui, j'en côtoie quelques uns…) et c'est eux qui m'ont montré l'exemple et, au moins, ils sont sans complexes.
J'avoue n'avoir pas la même utilisation qu'eux de ce "journal sur la toile", qui est plutôt pour moi l'occasion de m'exprimer sur des sujets qui m'étouffent ou me plaisent. Mes activités d'élue de l'opposition me laissent, je dois le dire, du loisir dans une commune où nous sommes très peu sollicités mais ce ne sont heureusement pas mes seules occupations ! Je suis mauvaise langue, de fait, puisque je viens de recevoir le dossier d'un conseil municipal pour lundi prochain sur le débat d'orientation budgétaire. Cela promet encore des échanges qui sont en général assez navrants mais, gardons espoir, le pire n'est jamais sûr !

18 février 2006

Bilan positif ?


En décidant, en janvier, de passer en force le CPE (Contrat Première Embauche pour les jeunes), sans la moindre concertation avec les organisations syndicales ni débat préalable, le Premier ministre a indiqué que, devant le succès du CNE, il n'était pas nécessaire d'attendre, comme prévu, le bilan des deux années, seul utile, disions-nous. En effet, le CNE est réservé aux entreprises employant jusqu'à 20 personnes. Au cours des deux premières années, l'employeur peut licencier son salarié sans justifier sa décision. Or, que constate-t-on ? Seulement 6 mois après sa création, les premiers dossiers de salariés contestant leur licenciement arrivent aux prud'hommes (14 février 2006). Quelques exemples : "Renvoyé pour avoir réclamé le paiement de ses "heures sup", pour être tombé malade ou s'être promené en jogging un jour de repos, dans le supermarché où il travaille habituellement. Les premiers jugements interviendront dans trois ou quatre mois. "Pour le moment, ce sont des licenciements 'pour l'exemple', destinés à bien faire comprendre aux salariés de l'entreprise qu'ils doivent être malléables et corvéables à merci", estime-t-il. Les dossiers commencent à affluer, à Créteil, Aix-en-Provence, Bordeaux ou Lyon. Ici, c'est un employé remercié pour dix minutes de retard, là une jeune femme licenciée quelques jours après avoir annoncé sa grossesse. Très souvent, les salariés sont renvoyés après avoir réclamé le paiement d'heures supplémentaires. Il est clair qu'il faut s'attendre à une multiplication des contentieux :" Le gros des ruptures devrait intervenir entre le quinzième et le vingtième mois", lorsque certains patrons vont vouloir se séparer de leurs employés juste avant que le CNE ne bascule en CDI, d'autant plus que, pour ce type de contrats, c'est au salarié de prouver que son licenciement est abusif. De ce fait, l'ignorance du motif du licenciement va contraindre le salarié désirant le connaître à assigner presque systématiquement en justice son employeur", ont mis en garde des juristes en droit du travail, samedi, dans une tribune du Monde. "Les nouveaux contrats, CNE et CPE, accroissent l'insécurité sociale sans mettre les entreprises à l'abri des procédures judiciaires", ont-ils prévenu. Il ne faut donc pas baisser les bras, parce que c'est bien, au-delà des jeunes et des petites entreprises, le droit du travail lui-même qui est remis en cause et les premiers touchés seront les plus fragiles. À Nice comme ailleurs, les jeunes se mobilisent massivement contre ce projet de précarité généralisée. De très nombreuses organisations de jeunesse et syndicales appellent à manifester nationalement le 7 mars prochain pour refuser l’inacceptable. (tribune de l'opposition à paraitre dans le prochain numéro du journal municipal)

16 février 2006

Le monde comme il va...


Une planète folle dont on a envie de se détacher, voire de se pincer pour voir si on ne cauchemarde pas : des journaux télévisés montrant des foules en délire, vitupérant contre des représentations du prophète, (on se demande, trivialement, ce qu'ils en ont à taper…), des gens condamnés par erreur racontent leurs vies gâchées par un juge trop jeune et trop seul, offert au lynchage médiatique, tout cela en raison de la crainte de l'horreur absolue qui nous terrorise tous, l'atteinte à nos enfants.. Puis, dans le genre plus grotesque encore, un porte-avions qui fait le tour du monde pour revenir à son point de départ (?), toujours aussi amianté mais en ayant allégé considérablement notre bourse (que n'aurait-on pu faire avec tous ces sous jetés à la mer…).
À un niveau moins important mais symboliquement aussi grave : nous critiquons à juste titre Sarkozy et ses faux dérapages verbaux, pour qui "l’ennemi public est issu de l’immigration" mais que penser lorsqu'un éminent responsable socialiste, président de région Languedoc, traite les harkis de "sous hommes sans honneur" et que la réaction du parti, au lieu d'une condamnation ferme, soit un simple communiqué disant qu'il s'est excusé… Quel que soit le contexte local, comment tolérer de la part d'un responsable de tels dérapages que l'on condamne chez les autres ? D'autant que ce n'est pas le premier, d'après les gens du coin, ni hélas le dernier si on ne réagit pas davantage. Passé un certain nombre d'années, le pouvoir semble souvent monter à la tête, le seul remède est la limitation des mandats.
C'était mon coup de blues du jour

14 février 2006

Scoffié fan de Ségolène ?


On ne sait trop quel délire nouveau lui est venu : en effet, nous avons l'habitude de ses longs éditoriaux dans lesquels il ne craint pas de se laisser aller aux plus folles élucubrations dont la plupart des trinitaires ont renoncé à saisir le sens précis : surnage, de ses diarrhées verbales habituelles, la haine viscérale de tout ce qui le contredit et, plus particulièrement, des "socialo- kommunistes", race de contradicteurs particulièrement mal élevés qui ont l'audace de poser des questions et d'attendre des réponses.
Or donc, dans son dernier numéro, notre bon maire a fait son choix pour les présidentielles : il n'a certes pas sa carte du PS et ne pourra donc pas soutenir sa candidate jusqu'au bout : aussi incroyable que cela paraisse, au PS, les militants votent, et c'est de ce vote que sera issu(e) le ou la candidate du parti pour les élections ; la cote de popularité des uns et des autres n'entre pas en ligne de compte, quel que soit le choix des medias et des sondages (qui n'engagent pas grand monde).
Il est vrai que pour ce qui me concerne, je souhaite depuis longtemps qu'une femme soit candidate aux présidentielles et pourquoi pas Ségolène, malgré ses dernières déclarations assez provocatrices, courageuses certes puisqu'elle a le droit d'exprimer ses opinions mais elle ne doit pas oublier non plus qu'il lui faut une investiture et que les candidats sont nombreux… Eh oui, cela fait rire ceux qui n'ont pas le choix que nous avons, notre parti est riche de personnalités brillantes qui, chacune à leur façon, pourraient porter les couleurs du parti mais ce qui compte plus que le charisme, même si c'est un élément nécessaire, c'est le programme, eh oui, celui qui sera voté par les militants, auquel ils auront collaboré, et le choix se portera, je l'espère, sur la personnalité qui sera la mieux à même de le porter et de le mettre en œuvre..
Même si notre maire semble devenu blairiste, voire royaliste, nous ne sommes pas dupes, il est avant tout soucieux de jouer la division entre nous et de stigmatiser les "doctrinaux"… et il essaie, par la même occasion, de nous faire oublier son adhésion à l'UMP, lui qui veut apparaître au dessus des partis… Il est vrai que, chez eux, le choix est plus restreint mais non, nous ne lui proposerons pas d'adhérer…

10 février 2006

Même pas mal !




Ainsi donc, Villepin "a entendu la rue" disait-il mardi soir, mais surtout "ceux qui n'y étaient pas et qui, dit-il, "sont favorables au changement et à la flexibilité comme moyen de régler le problème du chômage. "On peut bien essayer le CPE" disait aux infos, en substance, Devedjian, le ravi de la crèche, "si ça ne marche pas, on essaiera autre chose". Ben voyons, quand on aura définitivement eu la peau du code du travail, on pourra se permettre de se reposer un peu.
Curieux gouvernement qui, au lieu de laisser la situation de l'emploi s'améliorer doucement, comme c'était prévisible et annoncé, avec, notamment, le départ en retraite des "papy-boomers", qui libèrent un certain nombre de places, on préfère freiner le mouvement, en obligeant les anciens à travailler davantage et en leur permettant le cumul emploi - retraite. Si c'est comme ça qu'on veut faire de la place aux jeunes, c'est pas gagné ! Il est vrai que sinon, il faut payer les retraites… Finalement, une bonne épidémie de canicule… Trêve de cynisme, l'attaque est frontale : ce n'est pas contre le chômage que ces mesures sont dirigées mais bien contre les travailleurs, qui, actuellement, ont trop de droits et coûtent trop cher ! La manif de mardi à Nice m'a, je l'avoue, un peu déçue au départ, même si les jeunes étaient nombreux et enthousiastes, j'attendais un peu plus de monde parce que la situation est grave. Il faut dire que, pour Nice, un jour de semaine à 2 heures de l'après-midi, c'était quand même pas mal. Et puis, ce fut aussi le plaisir de croiser les amis qui répondent toujours présents dès qu'il y a une injustice à défendre, de régler quelques problèmes au hasard du défilé et, même, parfois, de renouer le fil d'amitiés un perdues de vue. Cela valait bien le sacrifice d'une après-midi de travail ! Et ce n'est pas fini, comme le disait Jean-Marc Ayrault, le député maire de Nantes, les mèches les plus longues à allumer sont celles qui brûlent loin… au-delà des vacances, en tout cas, puisque c'était apparemment la stratégie utilisée de passer en force avant les vacances de février.

09 février 2006

L'humeur vagabonde


Semaine épouvantable : pas deux minutes pour écrire un mot sur ce blog qui est censé être beaucoup plus régulier. Le seul moment sympa, dans ces journées un peu débordées, est le trajet quotidien de La Trinité à Sophia … Eh oui, bien que je travaille pour une Agence qui prêche pour les transports collectifs, le trajet est impossible à faire autrement qu'en voiture. C'est donc un paradoxe de parler de moment de détente mais Inter, avec Eclectik le matin, est le moyen idéal de commencer la journée par un vrai moment de bonheur : l'invité, ce matin, un pianiste classique dont je n'ai pas retenu le nom, répondait aux questions de Rebecca et décodait les sonates et les nocturnes, un comble pour une émission (presque) matinale…Ce soir, retour avec "l'humeur vagabonde", toujours sur Inter, aux accents de la voix grinçante et cassée de Paul Léautaud, auteur controversé s'il en fut mais à la méchanceté réjouissante et spirituelle, avec les commentaires de Philippe Delerm . Je vais me procurer son bouquin, je pense, et, du coup, relire le journal de Léautaud. C'est comme cela que le trajet peut être un vrai moment d'enrichissement (terme mal choisi parce que, quand on ajoute les péages, l'essence, l'entretien de la bagnole, ça fait un peu mal…). Merci France Inter de me le faire oublier…

05 février 2006

Nostalgie...


Regardé, cet après midi, les images du documentaire de la 5 sur" les années Mao", avec presque de l'attendrissement, bien que n'y ayant pas directement participé. Nostalgie devant ces photos d'époque, indirectement liées à une partie importante de l'histoire personnelle de beaucoup d'entre nous, dont la mienne. Cette explosion, qu'on le veuille ou non, a fait bouger notre société, par son évolution même et son auto-dissolution in fine, après les excès engendrés par le mouvement lui-même. Le désenchantement devant la réalité de la révolution chinoise et le personnage de Mao, idolâtré en opposition à celui de Staline, qui provoqua le même désenchantement qu'ont connu ensuite beaucoup de militants PC, ont aussi permis d'évoluer vers des formes plus saines de contestation. La contestation des associatifs devant les injustices, la misère, la discrimination, les racismes sont aussi un héritage de ce mouvement et l'on retrouve la même implication chez les militants du CDAL ou d'AC ! ou dans des partis de gauche. J'avais suivi à l'époque avec sympathie mais de loin ces mouvements, avec la même méfiance innée que j'ai toujours ressentie à l'égard des gourous, quels qu'ils soient. Au passage, quelques souvenirs un peu plus récents devant les interventions, dans le document de la 5, de Roland Castro architecte et urbaniste, rencontré plus tard à deux reprises : en voisin de table dans le cadre du colloque Banlieues 89 de Bron, ouvert par Mitterrand et fermé par Rocard… Puis, encore plus tard, en mairie de La Trinité où à l'occasion d'un de ses passages dans la région, nous l'avions contacté pour lui demander un avis sur le projet d'aménagement de la ville en fonction du futur centre culturel. Nous avions eu, alors, une remarquable leçon d'urbanisme de la part de quelqu'un qui avait une vision, indiscutablement. Ses projets, esquissés à gros traits sur un calque apposé sur la photo aérienne du centre ville de la commune, dans la salle de réunion de la mairie, m'avaient complètement séduite mais… cela ne collait pas avec d'autres réalités. Dommage !
Quelques années après, il a soumissionné sur le projet du centre culturel mais son projet (celui d'un de ses élèves ?) était très décevant. Celui qui a finalement été retenu était beaucoup plus séduisant et plus fouillé. De toutes façons, cela a depuis été complètement massacré par les divers ajouts architecturaux apportés au projet, qui lui ont enlevé son allure initiale. Une occasion manquée, sans parler de l'outil exceptionnel prévu. Ce sera un de mes plus gros regrets par rapport à la casse généralisée qui est faite depuis.

04 février 2006

Le chevalier Bayard ? Pas sûr !


Reçu, dans la boite aux lettres de la permanence du local, un énième "libelle" de notre dissident local, l'ancien adjoint aux travaux, démissionné de sa signature mais toujours présent. Ce personnage, en véritable attrape-miettes, joue sur toutes les ambiguïtés : il est dans la majorité municipale, quoi qu'il en dise et même si elle s'en passerait volontiers. Il n'est pas dans l'opposition non plus, et, pour le prouver, il assassine le PC qui le lui rend bien, de façon assez lourdingue, il est vrai. Tel le chevalier Bayard de mon premier livre d'histoire ou le fils de Jean le Bon à la bataille de Poitiers (père gardez vous à droite, père gardez vous à gauche), notre ancien adjoint défend ses positions en attaquant, le maire et ses projets d'un côté et de l'autre, il reprend la vieille antienne de l'anticommunisme primaire. (On doit quand même lui tenir la plume parce qu'il y a moins de fôtes que d'habitude).
Seul point amusant, il annonce formellement ce que tout le monde savait depuis longtemps, à savoir son souhait de former une liste municipale sous l'étendard du député centriste de la circonscription. Qu'en sera-t-il au bout du compte ? Tiendront-ils le coup avec deux listes ou se rabibocheront-ils sur l'autel de l'anticommunisme ? Il est vrai que l'équipe Scoffié, constituée d'un rassemblement très hétéroclite autour d'un homme qui se disait" apolitique" avand d'adhérerà l'UMP, se délite grandement depuis quelque temps et que l'opposition est presque aussi nombreuse en son sein qu'à l'extérieur… À suivre, cela va devenir amusant !

01 février 2006

Démocratie participative


Lu dans "Nissa 2008" un débat intéressant sur un vrai sujet : la démocratie participative, sur le sens réel de ce terme, ce qu'il faut en attendre et les difficultés à la faire vivre durablement, comme un témoigne, notamment, un bloggeur apparemment habitant de Porto Alegre.C'est un sujet qui est, naturellement, au cœur de nos réflexions et de nos débats.Evidemment, le but de tout élu de gauche est de fonctionner en démocratie participative et depuis que la loi de février 2002 a obligé les communes d'une certaine taille à créer les conseils de quartiers, nous voyons fleurir partout des comités de quartiers qui n'ont rien à voir et qui n'ont souvent pas d'autre réalité que l'opportunité de tournées de pognes et de coups à boire sans participation réelle à la vie de la commune, ce qu'on ne leur demande généralement pas.Pour prendre l'exemple de ma petite commune, La Trinité, le maire actuel qui ne fait que de l'esbroufe et se soucie plus de sa popularité que de sa commune, dont il est pourtant natif, a sauté sur cette occasion en désignant des élus "responsables" dans la plupart des quartiers de la commune. Mais cet ersatz ne sert qu'à lui donner bonne conscience à peu de frais : en dehors des "mangiucche", et autres galettes des rois, il n'existe en réalité aucune délégation donnée à la population, aucune occasion de s'exprimer pour participer aux décisions qui la concerne, encore moins de budget prévu pour initier quoi que ce soit, en dehors des pots à boire.Il faut cependant dire que la municipalité précédente, dont je faisais partie, s'est un peu cassé les dents sur le sujet. Pour avoir participé souvent aux débats que nous avions pour tenter de faire prendre position aux habitants, notamment lors de la préparation des budgets municipaux, nous avons rencontré cette vraie difficulté. En dehors des associations qui sont naturellement intéressées par leur budget propre, nous avons rencontré un échec relatif sur les nombreuses démarches de concertations tentées : en dehors des personnes concernées directement par un sujet à titre personnel, nous avons peu mobilisé. La plupart des gens nous disaient : faites pour le mieux, c'est votre problème, on vous a élu pour ça !". C'est sans doute une des raisons qui nous a fait perdre les voix dont nous avions besoin pour être réélus, au-delà de l'usure de 3 mandats et de l'attitude népotiste de certains qui a pu décourager. Je crois réellement qu'il ne s'agit pas de réunir les gens à des occasions précises mais de les habituer très tôt et très vite à participer activement à l'organisation de leur quartier, à faire émerger les besoins collectifs, la vie culturelle, bref leur vie, au besoin en organisant des référendums. Il est évidemment difficile de faire sortir les habitants de leur individualisme, de leur fatalisme ("à quoi ça sert", "j'ai autre chose à faire") et de leur découragement devant les difficultés. Mais c'est une vraie question et il est inutile de prétendre reprendre la mairie si on ne cherche pas à relever ce défi et si on ne s'interroge pas vraiment sur cette motivation.