22 novembre 2008

La tragi-comédie est terminée…

Il y aura tout eu dans ce mauvais scénario qui a pourtant fasciné les medias et que je n’ai pu m’empêcher de suivre, même de loin, (comment se refaire ?). De loin, puisque, en tout déni du droit et des règles du parti, nous, les exlus devenus suspendus et ayant porté recours suspensif à cette suspension (vous suivez ?), n’avons pas pu participer au vote, n’étant pas réinscrits sur la bible Rosam (le fameux fichier national des militants, (pourtant facile à modifier rapidement quand on le veut, comme le relatait, récemment, Le Canard Enchainé.)
Bien sûr, le devenir de ce qui fut mon parti m’intéresse, je n’y ai pas milité tant de temps sans en garder des séquelles… Cependant, au vu du résultat, alors que j’ai toujours milité pour les courants au sein du parti qui permettaient échanges et débats, je pense maintenant que la sagesse serait que ce parti implose, pour que les choses soient enfin claires. Au-delà des personnes, le TSS m’a un peu énervé, je dois dire, alors que sur le fond, elles défendent la même chose en dehors des alliances et là, je pense que Ségolène est la plus réaliste. D’ailleurs, Aubry est d’accord là-dessus aussi si on sort de la langue de bois et que l’on est réaliste : une partie du centre gauche nous sera nécessaire si nous voulons un jour revenir au pouvoir, compte tenu de l’état du PC et de l’extrême gauche, même requinqués grâce à la crise. Si donc des gens qui sont allés s’égarer chez le Modem votent pour nous, je n’y vois pour ma part aucun inconvénient.
Ces raisons là m’auraient sans doute, quelles que soient mes idées, conduite à voter pour Ségolène, que je trouve, par ailleurs, bien entourée d’une équipe (tant pis pour le grand malfaisant, nous étions quelques uns dans cet état d’esprit parmi les exclus et compte tenu du très très faible écart entre les deux candidates…).

En tout cas, si le parti explosait, et quelle que soit la décision du national à notre égard, je pourrai à nouveau militer… dans le parti où le grand malfaisant ne sera pas ! C’est pour moi un préalable !

11 novembre 2008

Lettre ouverte


Voici le texte de la lettre ouverte que j'ai adressée hier soir au premier secrétaire fédéral, écrite sous le coup de la colère qui m'a saisie en rentrant de la mascarade de congrès de Valbonne. Comme souvent, il me suffit d'écrire pour me calmer mais, après réflexion, j'ai finalement décidé de la lui adresser, en même temps qu'aux sections du département : il me semble nécessaire que les militants nouveaux (entre ceux qui sont exclus et ceux qui sont partis, il y a évidemment un boulevard !) sachent ce qui se passe réellement. Ma liste d'adresses mail étant souvent obsolète, je pense nécessaire d'utilier le blog pour sa diffusion (j'ai bien entendu les menaces proférées à la tribune mais il faudrait prouver que je ne dis pas la vérité exacte des faits tels qu'ils se sont déroulés).


La Trinité, le 8 novembre 2008

Lettre ouverte au Premier Secrétaire Fédéral

Patrick,

Je t’adresse cette lettre ouverte, en sortant du congrès de Valbonne où, sans doute naïvement mais c’est une de mes caractéristiques, j’espérais de ta part un minimum d’honnêteté, pas jusqu’à aller reconnaitre que tu avais commis une erreur mais, au moins, un mot de regret… Il n’en fut rien, loin s’en faut, juste de la morgue et un sourire moqueur tout le long.
Tu peux te targuer, en effet, des 70, voire 80 % de votes favorables à ton rapport fédéral mais je ne suis pas sûre que le score eut été le même si le rapport avait été lu et si le débat avait eu lieu avant le vote : en dehors des 44% de la motion E, qui te soutenait forcément (et je préfère ne pas en analyser les raisons), je pense que la plupart des autres, comme je l’ai fait jadis, font confiance par principe, parce qu’ils ne connaissent pas le dessous des cartes.

Si je choisis de m’adresser à toi de façon publique et plus personnalisée, c’est qu’au réquisitoire brillant de Paul, tu as répondu par des mensonges patents, et tu le sais parfaitement puisque, pour faire bonne mesure, tu as cru bon de nous asséner des leçons sur le respect de la conduite à tenir : je ne sais pas si tu penses à la présidence en te rasant le matin mais j’espère que tu aimes le visage qui se reflète dans la glace et que ta conscience ne t’empêche pas de dormir.

Si je dis mensonge, c’est que, tu le sais parfaitement, c’est par le PC trinitaire, avec qui nous étions en négociation, que nous avons appris ta décision de nous sacrifier allégrement sur l’autel de ce fameux accord départemental. Tu as affirmé à la tribune, avec un mouvement de menton à la Déroulède, nous avoir consultés. De fait, c’est seulement après notre refus de céder à cet ukase que tu nous a convoqués à la Fédération en présence du véritable responsable de l’opération. Je n’appelle pas vraiment cela de la concertation, et vous n’avez pas une seconde eu l’intention de nous écouter ou de nous comprendre.

Pour ma part, c’est pour respecter, précisément, la parole donnée à mes camarades au lendemain de la défaite de 2001 (de 5 voix, comme tu le dis, en omettant une fois de plus que nous avions tous pris notre part du travail accompli pendant les 3 mandats effectués en liste d’union avec le PC) : je m’étais engagée non pas à partir sans le PC mais devant le PC , ce qui au vu de tous les résultats des élections précédentes était légitime.

Je n’aurais plus pu regarder mes camarades en face, c’est ce que j’ai tenté de t’expliquer lors du dernier entretien que nous avons eu à ce sujet mais, à l’évidence, tu ne l’as pas compris, sans doute parce que tu ne sais pas ce qu’est le respect de la parole donnée (et pourtant tu avais un engagement vis-à-vis de Stéphanie, si tu cherches dans ta mémoire, tu devrais t’en souvenir…) cela ne t’a pas empêché de la traiter tout aussi indignement pour l’élection cantonale.

Votre décision de nous contraindre à partir derrière le PC était injuste et personne chez nous ne l’aurait accepté après trois mandats où nous étions de plus en plus laminés, notamment dans la communication (mais pas dans le boulot, contrairement à ce que tu as laissé dire). De plus, cela tenait la route parce que l’on sait très bien qu’une commune perdue par le PC n’est jamais reprise par eux, sauf dans le cas d’une candidature socialiste en tête.

Dans ce fameux accord départemental dont tu nous as vanté les vertus, le PC devait pourtant ne pas se présenter à la cantonale si tu lui donnais l’investiture PS, ce qui a été fait, pourtant. Si tu l’avais vraiment signé, c’était un accorde de dupes : ils ont présenté des candidats partout où ils en ont eu envie, et notamment dans le 13e canton, pour ce que je connais seulement et on a vu le résultat avec la candidature d’Adeline Mouton contre ton ami et sa suppléante Stéphanie.

Tu as donc, sciemment et pour un accord qui aurait pu n’être que niçois sans problème, pris la responsabilité de naufrager définitivement la gauche dans ce secteur en cédant à leur chantage : sans ce sacrifice que tu exigeais, ils auraient fini par céder, j’en suis sûre pour les avoir pratiqués pendant 12 ans personnellement.

C’est aussi et surtout cela que je ne peux avaler et que je voulais te dire, et faire connaitre à mes ex camarades, quel que soit le détachement que j’ai pris désormais vis-à-vis d’un parti qui tolère un premier fédéral capable d’exclure ses militants les plus fidèles et qui en est fier, et d’un parti national qui laisse perdurer de telles féodalités sans réagir.

Je reste socialiste de cœur mais je me demande ce que cela va vouloir dire dans l’avenir et je suis sûre qu’il y a ailleurs d’autres porteurs de mes valeurs.


Jaky DELAHAYE
Membre du Parti Socialiste depuis 1978
Maire adjoint La Trinité de 1989 à 2001
Conseillère municipale d’opposition 2001 à 2008