24 janvier 2006

"Ils veulent faire mais pas dire qu'ils font"


Dimanche soir, entendu à "Ripostes" sur la 5, un débat sur les différents nouveaux contrats issus de la réforme de l'État. Jean-François Copé, ministre du budget et de cette réforme, ne parvenait simplement pas à accepter que l'on qualifie sa politique de libérale : il s'agit simplement "d'essayer autre chose puisque le reste n'a pas marché" ! La bonne blague, ils ont tout cassé ! Il veut bien déréglementer mais ne tolère pas qu'on le dise alors qu'il s'agit bien d'une chronique annoncée de la mort du CDI. Même Elie Cohen qui, a priori, était favorable à la démarche, a dû lui répondre "qu'il n'est pas sérieux de parler de bilan réussi du CNE sur une période de 6 mois" alors que c'est un contrat de deux ans et que l'employeur peut y mettre fin pendant toute la durée de ces deux ans sans la moindre formalité.
En réponse à la responsable de la CGT qui lui parlait des conditions de vie des salariés précaires, il jeta : "Arrêtez, Staline est mort !" reprenant ainsi le refrain classique que l'on croyait définitivement discrédité, sauf chez nos élus des Alpes Maritimes, et notamment à La Trinité : c'est le couplet favori de notre bon maire chaque fois qu'un propos le contrarie (et c'est souvent : il suffit de poser une question, forcément indue !). Pourtant, on croyait que c'était fini après l'annonce de l'arrivée des chars russes sur la place de la Concorde avant le 10 mai 81 (surtout quand on connaît la suite de l'histoire…). Mais non, c'est ce qui revient systématiquement quand on ne sait plus quoi dire pour argumenter. "C'est forcément vrai puisque je le dis" devrait pourtant suffire…"On me l'a dit, il faut que je me venge" disait le loup de la fable… Serons toujours des agneaux ?

5 Comments:

At mardi, 24 janvier, 2006, Anonymous Anonyme said...

Nous ne sommes pas des esclaves !
Au moment où une succession de sondages annonce qu’une majorité de français est opposée au CPE, la décision du gouvernement d’avancer précipitamment l’examen de la loi sur l’égalité des chances est la démonstration qu’il a peur.C’est une insulte à la démocratie et une dérive autoritaire. C’est la preuve s’il en fallait que l’objectif recherché n’était pas l’amélioration des conditions d’existence des jeunes de ce pays mais bel et bien une étape de plus de la démolition du droit de chacun à vivre dans la dignité.Plus de deux mois après les événements dans les banlieues et alors que la précarité ne cesse de croître, la réponse du gouvernement est claire : « ON VOUS EMMERDE ! »Le CPE fait de notre génération une génération de sans droits. Cette discrimination anti-jeune qui fait de nous des citoyens de seconde zone est inacceptable. Nous ne voulons pas être des travailleurs jetables.Le gouvernement nous rappelle que nous avons des devoirs, nous lui rappelons que nous avons aussi des droits et qu’il ne lui appartient pas de nous ôter le droit à la dignité.Monsieur de Villepin, nous ne nous laisserons pas faire, nous ne sommes pas des esclaves, notre mobilisation sera à la hauteur du mépris que vous affichez envers les jeunes de ce pays.Le Mouvement des Jeunes Socialistes appelle toute la jeunesse à se mobiliser pour défendre sa dignité.

 
At mardi, 24 janvier, 2006, Anonymous Anonyme said...

Pour les jeunes...
- au boulot plus tôt : apprentissage à 14 ans

- en travaillant plus longtemps (les jeunes de moins de 18 ans peuvent désormais travailler 8h par jour au lieu de 7h maximum auparavant et des dérogations sont désormais possibles pour travailler le dimanche, les jours fériés et même la nuit). Zola va pouvoir reprendre du service.

- pour pas cher et le front bas : les "stages", l’intérim, les CDD à temps partiel divers et avariés, avec leur cortège de soldes des cotisations patronales, ça leur a pas suffi.
- Voila le CPE, contrat de première exploitation (version jeune du CNE, contrat de nouvelle esclavage pour les salariés des entreprises de moins de 20 salariés) que le gouvernement veut faire passer en procédure d’urgence.
Deux ans de "période d’essai", où le jeune de moins de 26 ans (soi-disant en CDI) peut être viré sans motif ! L’assurance de la soumission quotidienne : fini les râleurs, les syndicalistes, les femmes enceintes, les malades, les "pas performants"…

En regardant bien, ce type de contrat d’esclavage est déjà passé très discrètement (personne n’en a parlé), sous une forme similaire, dans la loi n° 2004-391 du 4/05/2004. Il s’agit de faux contrats en alternance (avec une période de formation -15 à 20% du temps - qui peut être faite.. en entreprise !), les contrats dits de "professionnalisation" où jeunes et chômeurs de plus de 26 ans peuvent travailler jusqu’à deux ans avant un éventuel CDI, payés de 55% du SMIC au SMIC…


Et les jeunes diplômés ?

Pareil. Par exemple les postes dans l’enseignement sont réduits par milliers et les candidats au concours l’apprennent un mois avant. Même ceux qui avaient réussi le concours l’année précédente sur liste complémentaire apprennent que, malgré les postes restant vacants, il n’y a plus d’argent pour les payer et ils ne sont pas embauchés.

 
At jeudi, 26 janvier, 2006, Anonymous Anonyme said...

L'appel des élus en colère !
La décentralisation est une grande idée mise en œuvre par la gauche il y a 25 ans. Depuis lors, régions, départements et communes ont répondu aux besoins de leurs populations. Leur détermination à conduit à rapprocher les citoyens de l’action publique en même temps qu’elle a rendu celle-ci plus efficace. Cette avancée généreuse est depuis 2002 dévoyée par la politique des Gouvernements Raffarin et Villepin : injustice sociale, éclatement territorial, le pacte républicain est gravement mis à mal.

Détournée de ces objectifs, la décentralisation se résume aujourd’hui à un simple transfert de charges que l’Etat ne veut plus assumer. Transfert du RMI, des routes nationales, des personnels administratifs et ouvriers, réforme de la taxe professionnelle, « bouclier fiscal », autant de mauvais coups destinés à financer une politique d’allègement fiscal clientéliste. Ces cadeaux fiscaux aux plus favorisés sont payés par l’ensemble des contribuables dans leurs impôts locaux.

Cette politique étrangle les collectivités locales et vise à la réduction des dépenses sociales (RMI, APA, logement social …) que la droite au pouvoir considère comme improductives.

Toutes les collectivités et surtout les plus modestes sont frappées et réduites à choisir entre abandonner des politiques publiques pourtant indispensables ou augmenter une fiscalité locale déjà injuste et archaïque.

Quand l’Etat supprime la police de proximité et les emplois jeunes, quand il ne fait pas respecter l’obligation de construire des logements sociaux, quand il accroît sa dette et multiplie les déficits, quand il se désengage de l’action publique et laisse des territoires à l’abandon en supprimant des services publics de proximité, quand il se révèle incapable d’assurer la présence médicale, c’est tout le lien social qui est menacé de disparaître dans notre pays.

Nous élus refusons cet abandon, Nous élus n’acceptons pas le démantèlement du service public. Nous élus nous insurgeons contre le mauvais procès que le Gouvernement engage en nous accusant de porter une responsabilité dans le poids de la dette alors que nous sommes les premiers investisseurs publics, loin devant l’Etat.

Malgré ces contraintes qui nous sont imposées, nous garderons le cap de nos missions et n’hésiterons pas à poursuivre notre action dans le respect du mandat que nous ont confié nos concitoyens.

 
At jeudi, 26 janvier, 2006, Anonymous Anonyme said...

Quand on est peu qualifié, on a déjà un contrat majoritairement précaire : CDD ou intérim. On ne voit pas en quoi un contrat encore plus précaire pourrait faciliter l'accès au marché du travail. Les employeurs ont déjà les moyens de flexibiliser l'emploi. Pour créer un nombre d'emplois supplémentaires incertain, on rend l'ensemble des salariés encore plus inquiet pour son avenir.

Analysons en quelques mots les conséquences d'une généralisation de ce contrat et de la précarité


On peut imaginer qu’arrivée à un certain point de rupture, la confiance des ménages fragilisée est susceptible d'entraîner une baisse de la consommation, voire générer un excès d'épargne de précaution favorable aux placements financiers. La croissance pourrait en pâtir et réduire à néant toute relance de l'économie seule solution structurelle pour la création d'emplois et la réduction des déficits publics.


La flexibilité accrue peut être un frein à l'économie et donc s'avérer totalement contre-productif en termes d'emplois. Parmi les agents économiques, les seuls gagnants à court terme seraient les entreprises bénéficiant d’une main d’œuvre plus souple et destinataires d’afflux de capitaux liés à une épargne croissante. L’état et les ménages (salariés et consommateurs) vont financer cette répartition inéquitable de la valeur ajoutée.


Le pari des libéraux est que l’investissement des entreprises va finir par stimuler la croissance puis les profits et enfin les emplois de demain. Ce cercle vertueux n’a de sens que si le paradigme de départ se vérifie, à savoir que l’investissement productif se fasse dans notre pays et non dans des pays à forte densité de main d’œuvre et à forte croissance comme la Chine ou l’Inde. Paradoxalement, les salariés français et plus largement européens pourraient dans ce schéma contribuer à la destruction de leur propre emploi, d’où l’importance de l’attractivité de la France au niveau des capitaux.
Le débat sur le CPE sera capital.
On imagine aisément que ce chemin libéral parsemé d'embuches, de pièges et de risques ne devrait pas obtenir l'aval d'une majorité de nos concitoyens une fois que le débat aura mûri. La mobilisation à venir des jeunes et des syndicats sera décisive à plus d'un titre.

 
At vendredi, 21 juillet, 2006, Anonymous Anonyme said...

I love your website. It has a lot of great pictures and is very informative.
»

 

Enregistrer un commentaire

<< Home