25 mai 2007

"attention aux effets secondaires"...


Le nouveau président souhaite taper vite et fort, il a raison : tant qu'il est dans l'état de grâce que lui confèrent ses gesticulations dans le style people qui plait tant, il tient ses promesses rapidement. Sa fameuse phrase de campagne... "Je dis ce que je ferai... Je ferai ce que je dis"... Pas sûr que ce soit une si bonne idée... Curieusement, ses effets d'annonce dégagent une musique qui ne semble pas plaire à tous ses électeurs : "comment, la déduction d'intérêts sur l'emprunt immobilier de l'achat de ma maison, qui devait être rétroactive, qui ne le sera pas pour une maison achetée le 4 mai ?" Et cette déduction, censée favoriser l'accession à la propriété des Français, entraîne d'autres commentaires pas socialistes pourtant : "Ça aurait pu être une bonne idée si les prix de l'immobilier avaient tendance à s'effondrer... Mais ce n'est pas le cas aujourd'hui... Et on risque de relancer l'inflation immobilière", dit ce professeur de Sciences-Po, entendu ce matin sur Inter, qui s'interroge, en plus, sur la pertinence de construire une France de propriétaires, alors que l'on voudrait des salariés plus mobiles... Autre exemple avec le recul concernant la question de l'entrée de la Turquie dans l'Europe, preuve d'engagements électoralistes qui ne seront pas tenus mais pour l'instant seulement différées.
Les promesses électorales n'engagent que ceux qui les écoutent, c'est bien connu et en la matière, il a fait fort et tous azimuts, avant de se colleter à la réalité. Un autre professeur d'économie parisien conseille fermement de ne pas supprimer les droits de succession... "D'ores et déjà, 80% des successions en ligne directe ne sont pas assujetties à l'impôt... Et quand on sait que les héritiers ont en moyenne autour de 50 ans, c'est bien avant qu'il faut encourager la transmission du capital... Il faudrait donc mieux encourager les donations en franchise d'impôts"... À suivre donc !

15 mai 2007

La femme de César


Moi, cela ne me gêne pas, puisque je n'ai pas voté pour lui (qui vous savez):je ne me sens donc pas concernée par toutes les drôles de petites choses qui circulent ces jours-ci dans les medias, depuis son élection. Certes, ce sont gens de plume et d'image qui sont à la chasse de ces échos qui font vendre : les histoires de people flattent l'ego de ceux qui ne vivent ces évènements que par support médiatique interposé.
Je suis, par ailleurs, bien convaincue qu'il ne s'agit pas de bévue de sa part (de qui vous savez) mais volonté d'afficher clairement la couleur:puisque sa décomplexion vis-à-vis de l'argent plait, autant être clair d'entrée.
Il est vrai que X ou Y peuvent bien aller passer leurs vacances où ils veulent, cela ne me fait ni chaud ni froid. Moi, j'ai la chance insigne de pouvoir aller goûter la mer quand je veux, et je ne jalouse sûrement pas qui que ce soit. Par contre, ce qui m'interpelle est au niveau de la symbolique affichée : savoir qui paie, ma foi, je préfère que ce ne soit pas moi mais, bon, ce ne serait ni le premier ni le dernier à dépenser les sous de la république. Ce qui me gêne davantage est le fait de commencer son mandat par des mensonges, par exemple à propos des contrats de son hôte. Il s'était pourtant engagé à ne pas décevoir ses électeurs mais, comme je le disais, bof, je m'y attendais.
L'épisode du vote de Cécilia est plus intéressant, en soi, là aussi au niveau du symbole : bien sûr, vous allez me dira qu'il n'avait pas besoin d'une voix de plus ou de moins mais, quand même, cela laisse songeur : qu'est-ce qui peut bien justifier qu'une épouse, la première en principe à vous connaître et à vous faire confiance, ne veuille pas voter pour son époux ? Si elle ne voulait pas voter pour lui, elle pouvait faire semblant, voter blanc si, comme on peut le comprendre, elle ne voulait pas voter pour l'autre candidate. Non, elle décide de ne pas voter, seule façon, en fait, de faire savoir qu'elle ne vote pas pour lui. C'est du moins comme cela que je l'interprète : on peut aussi se dire qu'elle avait autre chose à faire, qu'elle a laissé passer l'heure, mais la femme de César doit donner l'exemple de la citoyenneté, non ? Cherchez l'erreur, moi, j'ai ma petite idée…

12 mai 2007

Morale et politique


Il semble, mais je ne les ai pas vues, qu'un certain nombre d'affichettes "autodidactes" soient collées dans la ville à l'encontre de notre député sortant, le qualifiant de "vendu"… Pour ma part, et bien que je ne me sente pas concernée, n'ayant jamais rien attendu de cette personne, cela attire de ma part quelques commentaires : outre le fait que ces affichettes ne soient pas signées, ce que je réprouve quant à moi, (nous n'avançons jamais masqués, donc que nous signons nos affirmations),je trouve ces affichages sauvages navrants, d'où qu'ils viennent, même si l'enthousiasme de certains jeunes militants les conduit à ces débordements chez nous aussi parfois, nous le condamnons fermement : on ne peut pas se dire écolo et polluer ainsi la ville. Quant à l'attitude du député sortant lui-même, que j'ai écouté l'autre soir par hasard sur FR3, j'avoue avoir trouvée surprenantes ses explications embarrassées pour justifier le retournement qu'il faisait tout naturellement et de façon très "alimentaire" vers le candidat le mieux placé pour gagner les élections : dire que l'on est obligé de suivre son électorat est une ligne politique curieuse ! Il me semblait, à moi, que l'on devait suivre sa conscience, ses idées et sa morale avant celles des électeurs, mais je n'ai sûrement pas tout compris…

10 mai 2007

Vous avez dit mépris ?


On vient de me communiquer, par un lien vers un site UMP trinitaire que je ne connaissais pas, (et ce n'est pas mépris que dire cela, qu'on ne se méprenne point une fois encore !) qu'un certain "JP" qui, sans doute préfère, lui, ne pas s'afficher davantage, évoque des propos que j'ai tenus dans la note précédente, en relevant le terme "petites gens", qui semble donc méprisant à ses yeux.
Certes, j'ai bien parlé de petites gens, dans lesquels je m'inclus, naturellement : ce n'est pas, à mes yeux, une insulte, bien au contraire : j'exprimais, simplement, ma surprise de voir qu'ils réagissent comme de gros propriétaires ou des patrons d'entreprise séduits par les vertus de la libre entreprise (tout en souhaitant la protection de l'État en cas de besoin). Mais libre à eux de penser qu'ils représentent le grand capital (c'est peut-être vrai, d'ailleurs !) et, je le répète, je souhaite qu'ils ne soient pas déçus, même si j'en doute. Quant à moi, si j'ai bien compris, je vais gagner plus, puisque je travaille beaucoup plus que 35 heures et je paierai moins d'impôts : que demander de mieux ? (je plaisante, parce que, encore une fois, ce n'est pas moi qui décide de faire des heures, je les récupére en partie, et c'est déjà très bien, et en plus, les cadres ne peuvent pas se faire payer les heures supp). Plus sérieusement, je pense que la conjoncture représente une chance pour la gauche, et plus particulièrement pour le PS, de se reconstruire sur des bases plus claires, même si le résultat dans les urnes prochaines, sera vraisemblablement identique, voire plus mauvais, que celui de la présidentielle. Il faut parfois savoir attendre et descendre pour mieux remonter…

08 mai 2007

Brrr !


Bon, on s'y attendait, c'est vrai mais ça fait mal quand même. Quand on vit dans les Alpes Maritimes, et plus particulièrement à La Trinité, cela fait mal, vraiment, de voir que ses voisins, parfois ses amis, enfin des gens comme vous et moi, ont massivement contribué à donner tous pouvoirs à la droite la plus décomplexée que l'on a jamais connue depuis les périodes noires, cette même droite qui lui a promis monts et merveilles, de lui donner la parole. Or, c'est bien une bataille idéologique qu'il a menée, totalement décomplexée, et préparée de longue date par la conquête de l'appareil UMP. Sa force de persuasion, jointe à une ambition démesurée, lui ont permis de duper une bonne partie des petites gens qui lui ont apporté en masse leur voix. Je ne vous décevrai pas, je m'y engage a-t-il dit hier soir. Jusqu'à maintenant, il a pourtant dit tout et son contraire sans complexe et fait encore autrement. Espérons que c'est toujours le même, bien "qu'il ait changé" et que, donc, il ne tiendra pas trop parole mais ne comptons pas trop là dessus, les impôts baissés de 4 points, les droits de succession, cela va certes arranger les vrais riches, ceux-là, c'est normal qu'ils votent selon leur "classe sociale", mais pour les modestes locataires ou "propriétaires" de nos quartiers modestes, cela ne va pas changer grand chose. Le travail "libéré", les fameuses heures supplémentaires non imposables, vous savez : travailler plus pour gagner plus, allez voir vite votre patron et inscrivez vous vite, y en aura pas pour tout le monde, surtout si vous êtes cadre… Ah, et puis au moins, on ne va pas augmenter le SMIC, non mais ! Evidemment, si je semble amère, c'est en fait que je suis triste pour les plus faibles, les jeunes des quartiers populaires qui ont bien compris, eux, que cet homme parle bien mais ment beaucoup. Je ne veux de mal à personne et je souhaite que certains n'aient pas très vite la gueule de bois après la fête.
Nous avons, et c'est dommage, manqué une occasion historique, celle de voir ce que pouvait faire au pouvoir, une femme déterminée, à l'écoute, résolue à faire bouger les choses sans parti pris autre que celui de consulter et d'écouter. Son programme, pour ma part, me convenait tout à fait, mais elle n'a pas assez plu à une certaine intelligentsia de gauche qui ne l'a soutenue que du bout des lèvres, voire pas du tout. Seule satisfaction : la baudruche "Bayrou indépendant des partis" s'est dégonflée avec la prise de position de Rudy Salles pro Sarkozy crânement affichée sur ses panneaux… On a beau avoir soutenu (mollement) son chef, on ne va pas se fâcher avec la droite dans ce département juste avant sa campagne. Bof, au fait, il n'est pas le seul en France, la plupart des parlementaires centristes ont tous été à Canossa chez le petit Napoléon ! On se demande avec qui, le pauvre, il va faire son grand parti démocrate…
Dommage mais l'histoire n'est pas finie, je l'espère. Tout cela mérite une analyse poussée et nous allons nous y atteler, en interne, de façon plus poussée. En attendant et avant d'attaquer législatives et municipales qui arrivent juste derrière, il nous faut remercier, pour la commune, les courageux et lucides électeurs qui n'ont pas cédé aux mirages sécuritaires et ont porté pour un tiers leurs voix sur Ségolène. A très bientôt, y a du boulot !