18 février 2006

Bilan positif ?


En décidant, en janvier, de passer en force le CPE (Contrat Première Embauche pour les jeunes), sans la moindre concertation avec les organisations syndicales ni débat préalable, le Premier ministre a indiqué que, devant le succès du CNE, il n'était pas nécessaire d'attendre, comme prévu, le bilan des deux années, seul utile, disions-nous. En effet, le CNE est réservé aux entreprises employant jusqu'à 20 personnes. Au cours des deux premières années, l'employeur peut licencier son salarié sans justifier sa décision. Or, que constate-t-on ? Seulement 6 mois après sa création, les premiers dossiers de salariés contestant leur licenciement arrivent aux prud'hommes (14 février 2006). Quelques exemples : "Renvoyé pour avoir réclamé le paiement de ses "heures sup", pour être tombé malade ou s'être promené en jogging un jour de repos, dans le supermarché où il travaille habituellement. Les premiers jugements interviendront dans trois ou quatre mois. "Pour le moment, ce sont des licenciements 'pour l'exemple', destinés à bien faire comprendre aux salariés de l'entreprise qu'ils doivent être malléables et corvéables à merci", estime-t-il. Les dossiers commencent à affluer, à Créteil, Aix-en-Provence, Bordeaux ou Lyon. Ici, c'est un employé remercié pour dix minutes de retard, là une jeune femme licenciée quelques jours après avoir annoncé sa grossesse. Très souvent, les salariés sont renvoyés après avoir réclamé le paiement d'heures supplémentaires. Il est clair qu'il faut s'attendre à une multiplication des contentieux :" Le gros des ruptures devrait intervenir entre le quinzième et le vingtième mois", lorsque certains patrons vont vouloir se séparer de leurs employés juste avant que le CNE ne bascule en CDI, d'autant plus que, pour ce type de contrats, c'est au salarié de prouver que son licenciement est abusif. De ce fait, l'ignorance du motif du licenciement va contraindre le salarié désirant le connaître à assigner presque systématiquement en justice son employeur", ont mis en garde des juristes en droit du travail, samedi, dans une tribune du Monde. "Les nouveaux contrats, CNE et CPE, accroissent l'insécurité sociale sans mettre les entreprises à l'abri des procédures judiciaires", ont-ils prévenu. Il ne faut donc pas baisser les bras, parce que c'est bien, au-delà des jeunes et des petites entreprises, le droit du travail lui-même qui est remis en cause et les premiers touchés seront les plus fragiles. À Nice comme ailleurs, les jeunes se mobilisent massivement contre ce projet de précarité généralisée. De très nombreuses organisations de jeunesse et syndicales appellent à manifester nationalement le 7 mars prochain pour refuser l’inacceptable. (tribune de l'opposition à paraitre dans le prochain numéro du journal municipal)

4 Comments:

At dimanche, 19 février, 2006, Anonymous Anonyme said...

La jeunesse qui pourtant porte en elle l’avenir de notre pays est contrainte à vivre résignée et désenchantée, et « de se satisfaire de son sort, qui doit accepter l'idée qu'elle est une génération qui vivra moins bien que celle de ses parents ».
«génération précaire» habituée aux CDD, aux stages à répétition, à l'intérim, avant d'entrer durablement sur le marché de l'emploi. ». Le marché du travail devenu tendu, avec des contrats de travail non temporaires fragilise un peu plus le jeune dans son entreprise. Soumis à la pression de se voir écarté pendant 2 années de son emploi durant la période d’essai, il en devient un salarié muselé qui en perd son droit d’expression : effectivement « Comment militer syndicalement, ce qui est déjà difficile dans un grand nombre d'entreprises, résister aux pressions patronales ou tout simplement faire valoir ses droits quand on peut, à tout moment, être licencié par son employeur sans que celui-ci ait besoin de motiver sa décision ? ».

 
At vendredi, 24 février, 2006, Anonymous Anonyme said...

Dans un autre registre , hier soir j'entendais un philosophe disseratnet du suicide des jeunes. Il disait que la philo devrait se préoccuper de ce qui "fait du bien à l'humain" et c'estr à ce titre qu'en se penchant sur le problème il s'est rendu compte du nombre effarnat et en croissance constante de suicides chez les moins de 25ans. D'autre part , en discutant avec un psychiatre il est clair qu'il ya un problème emergent de santé publique lié à l'anxiété croissante avec des hospitalisations nécessaires. Nous avons construit et continuons à construire une société de plus en plus matérialiste où les besoins matériels sont croissants et paralèlement de moins en moins sécurisante où l'individu se retrouve isolé face à son angoisse . Rien qu'en me relisant j'en ai froid dans le dos , on dirait qu'on cherche à selectionner les plus "mentalement" forts prêts à à se couler dans le moule . Et les autres ? Selection libérale , pourquoi pensez vous au Japon?

 
At samedi, 25 février, 2006, Blogger Jaky Delahaye said...

Ce que tu dis fait froid dans le dos... il faut tout faire pour faire évoluer notre société vers un autre type de réussite, basée sur un épanouissement de ses potentialités, quel qu'en soit le domaine...

 
At dimanche, 11 juin, 2006, Anonymous Anonyme said...

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