01 février 2006

Démocratie participative


Lu dans "Nissa 2008" un débat intéressant sur un vrai sujet : la démocratie participative, sur le sens réel de ce terme, ce qu'il faut en attendre et les difficultés à la faire vivre durablement, comme un témoigne, notamment, un bloggeur apparemment habitant de Porto Alegre.C'est un sujet qui est, naturellement, au cœur de nos réflexions et de nos débats.Evidemment, le but de tout élu de gauche est de fonctionner en démocratie participative et depuis que la loi de février 2002 a obligé les communes d'une certaine taille à créer les conseils de quartiers, nous voyons fleurir partout des comités de quartiers qui n'ont rien à voir et qui n'ont souvent pas d'autre réalité que l'opportunité de tournées de pognes et de coups à boire sans participation réelle à la vie de la commune, ce qu'on ne leur demande généralement pas.Pour prendre l'exemple de ma petite commune, La Trinité, le maire actuel qui ne fait que de l'esbroufe et se soucie plus de sa popularité que de sa commune, dont il est pourtant natif, a sauté sur cette occasion en désignant des élus "responsables" dans la plupart des quartiers de la commune. Mais cet ersatz ne sert qu'à lui donner bonne conscience à peu de frais : en dehors des "mangiucche", et autres galettes des rois, il n'existe en réalité aucune délégation donnée à la population, aucune occasion de s'exprimer pour participer aux décisions qui la concerne, encore moins de budget prévu pour initier quoi que ce soit, en dehors des pots à boire.Il faut cependant dire que la municipalité précédente, dont je faisais partie, s'est un peu cassé les dents sur le sujet. Pour avoir participé souvent aux débats que nous avions pour tenter de faire prendre position aux habitants, notamment lors de la préparation des budgets municipaux, nous avons rencontré cette vraie difficulté. En dehors des associations qui sont naturellement intéressées par leur budget propre, nous avons rencontré un échec relatif sur les nombreuses démarches de concertations tentées : en dehors des personnes concernées directement par un sujet à titre personnel, nous avons peu mobilisé. La plupart des gens nous disaient : faites pour le mieux, c'est votre problème, on vous a élu pour ça !". C'est sans doute une des raisons qui nous a fait perdre les voix dont nous avions besoin pour être réélus, au-delà de l'usure de 3 mandats et de l'attitude népotiste de certains qui a pu décourager. Je crois réellement qu'il ne s'agit pas de réunir les gens à des occasions précises mais de les habituer très tôt et très vite à participer activement à l'organisation de leur quartier, à faire émerger les besoins collectifs, la vie culturelle, bref leur vie, au besoin en organisant des référendums. Il est évidemment difficile de faire sortir les habitants de leur individualisme, de leur fatalisme ("à quoi ça sert", "j'ai autre chose à faire") et de leur découragement devant les difficultés. Mais c'est une vraie question et il est inutile de prétendre reprendre la mairie si on ne cherche pas à relever ce défi et si on ne s'interroge pas vraiment sur cette motivation.

4 Comments:

At mercredi, 01 février, 2006, Anonymous Anonyme said...

Heureux que vous repreniez ce thème, chère Jacky. Vous auriez pu en même temps participer au débat sur Nissa 2008, mais ce n'est qu'un reproche amical.
Sur le fond, je crois surtout qu'il faut rompre avec l'idée qu'il suffit de mettre des gens autour d'une table ou dans une salle pour que jaillisse la lumière. Des techniques d'animation existent, non pas pour diriger les conclusions, mais pour faire éclore une vraie démocratie, où les gens s'écoutent, et répondent aux arguments et non pas aux contradicteurs.
Bon débat

 
At jeudi, 02 février, 2006, Blogger Jaky Delahaye said...

Sans doute parce que je n'avais pas assez d'éléments à apporter au débat puisque je suis en recherche ! Et les intervenants semblaient plus compétents

 
At mardi, 28 février, 2006, Anonymous Anonyme said...

Pourquoi, cher Garibaldo, ne répondre qu’aux arguments et pas aux contradicteurs ?

Chacun est comme il est et s’exprime comme il peut, mais il peut aussi le faire très bien et un contradicteur est autant à prendre au sérieux qu’une personne de bonne compagnie avec les arguments accommodants qui permettront à l’élu interpellé de briller.

Il faut prendre les gens comme ils sont, c’est la démocratie, si l’on veut que leur conscience politique et leur sens des responsabilités se développent.

Je me méfie un peu de vos « techniques d’animation », qui permettent de marginaliser un gêneur au lieu d’intégrer ses apports, ou sa personne pour commencer, à un débat où l’on essaye d’avancer collectivement.

Les conseils de développements des intercommunalités ne sont-ils pas un lieu rêvé pour pratiquer le débat avec la société civile ? Pas encore une fois les élus, leurs techniciens, leurs experts, les représentants syndicaux patronaux et ouvriers, ou pas seulement ceux-là, mais aussi : le curé du coin, l’écrivain étranger qui passe chaque année quelques mois dans la ville, des femmes à proportion de leur non représentation dans les conseils municipaux, des lycéens et des apprenti, un représentant des « sans papiers », des citoyens gêneurs (il y a dans la société civile des gens bien qui ne seront jamais élus, parce qu’ils ne sont pas assez consensuels), un gardien d’immeuble, le coiffeur du coin (un puits de confidences), un chauffeur de taxis, le responsable d’un club de skate …

Qu’ensuite on paye des spécialistes de l’animation, si ces compétences manquent localement, pour expliquer avec toute la pédagogie nécessaire, comment se prend une décision, comment on construit des logements, ce qu’est un budget …

Je suis sûr, après quelques mois de cet exercice, que les élus ne prendraient plus tout à fait les mêmes décisions. S’agissant de la destruction d’une barre HLM, alors que la crise du logement est aiguë, peut-être choisirait-on une formule permettant de reloger mieux une partie de sa population dans un nouvel habitat et de garder cette barre pour loger des SDF ? Jusqu’ici, on choisissait ce qui était beau urbanistiquement parlant dans le bilan d’un maire ou d’une municipalité. On peut aussi faire ce qui est beau humainement, même si c’est moins visible.

 
At dimanche, 11 juin, 2006, Anonymous Anonyme said...

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