Lettre ouverte
Lettre ouverte au Premier Secrétaire Fédéral
Patrick,
Je t’adresse cette lettre ouverte, en sortant du congrès de Valbonne où, sans doute naïvement mais c’est une de mes caractéristiques, j’espérais de ta part un minimum d’honnêteté, pas jusqu’à aller reconnaitre que tu avais commis une erreur mais, au moins, un mot de regret… Il n’en fut rien, loin s’en faut, juste de la morgue et un sourire moqueur tout le long.
Tu peux te targuer, en effet, des 70, voire 80 % de votes favorables à ton rapport fédéral mais je ne suis pas sûre que le score eut été le même si le rapport avait été lu et si le débat avait eu lieu avant le vote : en dehors des 44% de la motion E, qui te soutenait forcément (et je préfère ne pas en analyser les raisons), je pense que la plupart des autres, comme je l’ai fait jadis, font confiance par principe, parce qu’ils ne connaissent pas le dessous des cartes.
Si je choisis de m’adresser à toi de façon publique et plus personnalisée, c’est qu’au réquisitoire brillant de Paul, tu as répondu par des mensonges patents, et tu le sais parfaitement puisque, pour faire bonne mesure, tu as cru bon de nous asséner des leçons sur le respect de la conduite à tenir : je ne sais pas si tu penses à la présidence en te rasant le matin mais j’espère que tu aimes le visage qui se reflète dans la glace et que ta conscience ne t’empêche pas de dormir.
Si je dis mensonge, c’est que, tu le sais parfaitement, c’est par le PC trinitaire, avec qui nous étions en négociation, que nous avons appris ta décision de nous sacrifier allégrement sur l’autel de ce fameux accord départemental. Tu as affirmé à la tribune, avec un mouvement de menton à la Déroulède, nous avoir consultés. De fait, c’est seulement après notre refus de céder à cet ukase que tu nous a convoqués à la Fédération en présence du véritable responsable de l’opération. Je n’appelle pas vraiment cela de la concertation, et vous n’avez pas une seconde eu l’intention de nous écouter ou de nous comprendre.
Pour ma part, c’est pour respecter, précisément, la parole donnée à mes camarades au lendemain de la défaite de 2001 (de 5 voix, comme tu le dis, en omettant une fois de plus que nous avions tous pris notre part du travail accompli pendant les 3 mandats effectués en liste d’union avec le PC) : je m’étais engagée non pas à partir sans le PC mais devant le PC , ce qui au vu de tous les résultats des élections précédentes était légitime.
Je n’aurais plus pu regarder mes camarades en face, c’est ce que j’ai tenté de t’expliquer lors du dernier entretien que nous avons eu à ce sujet mais, à l’évidence, tu ne l’as pas compris, sans doute parce que tu ne sais pas ce qu’est le respect de la parole donnée (et pourtant tu avais un engagement vis-à-vis de Stéphanie, si tu cherches dans ta mémoire, tu devrais t’en souvenir…) cela ne t’a pas empêché de la traiter tout aussi indignement pour l’élection cantonale.
Votre décision de nous contraindre à partir derrière le PC était injuste et personne chez nous ne l’aurait accepté après trois mandats où nous étions de plus en plus laminés, notamment dans la communication (mais pas dans le boulot, contrairement à ce que tu as laissé dire). De plus, cela tenait la route parce que l’on sait très bien qu’une commune perdue par le PC n’est jamais reprise par eux, sauf dans le cas d’une candidature socialiste en tête.
Dans ce fameux accord départemental dont tu nous as vanté les vertus, le PC devait pourtant ne pas se présenter à la cantonale si tu lui donnais l’investiture PS, ce qui a été fait, pourtant. Si tu l’avais vraiment signé, c’était un accorde de dupes : ils ont présenté des candidats partout où ils en ont eu envie, et notamment dans le 13e canton, pour ce que je connais seulement et on a vu le résultat avec la candidature d’Adeline Mouton contre ton ami et sa suppléante Stéphanie.
Tu as donc, sciemment et pour un accord qui aurait pu n’être que niçois sans problème, pris la responsabilité de naufrager définitivement la gauche dans ce secteur en cédant à leur chantage : sans ce sacrifice que tu exigeais, ils auraient fini par céder, j’en suis sûre pour les avoir pratiqués pendant 12 ans personnellement.
C’est aussi et surtout cela que je ne peux avaler et que je voulais te dire, et faire connaitre à mes ex camarades, quel que soit le détachement que j’ai pris désormais vis-à-vis d’un parti qui tolère un premier fédéral capable d’exclure ses militants les plus fidèles et qui en est fier, et d’un parti national qui laisse perdurer de telles féodalités sans réagir.
Je reste socialiste de cœur mais je me demande ce que cela va vouloir dire dans l’avenir et je suis sûre qu’il y a ailleurs d’autres porteurs de mes valeurs.
Jaky DELAHAYE
Membre du Parti Socialiste depuis 1978
Maire adjoint La Trinité de 1989 à 2001
Conseillère municipale d’opposition 2001 à 2008
1 Comments:
Tout comme toi Jaky, je suis ressorti consterné de cet affligeant congrès de Valbonne avec un profond malaise, un certain dégout. J’ai cherché en vain la médiatique fraternité dont certains se réclament aujourd’hui. Hélas, je déplore que certains propos relèvent bien d’une malhonnêteté intellectuelle caractérisée. En entendant les misérables réponses faites à l’encontre de tous les camarades trinitaires du haut de la tribune du congrès par deux responsables fédéraux. Je trouve indécent et déplacé les déclarations péremptoires formulées sur les leçons de morale sur ‘’la notion d’intérêt général, qui n’est pas la somme des intérêts particuliers’’. Alors que nous savons bien, que nous avons été volontairement sacrifié pour répondre à d’autres considérations moins avouables. La guerre municipale socialiste interne intense et irresponsable qui s’est déroulée sur le territoire niçois à éclaboussé à la périphérie avec des effets collatéraux et des conséquences dévastatrices pour la gauche toute entière. Il s’agit bien, d’une faute politique majeure ceux qui connaissent l’histoire de la section de la vallée du Paillon, savent combien maintes fois, nous avons dans le passé toujours accepté et pratiqué avec loyauté et responsabilité les règles de l’union avec l’ensemble des partenaires de gauche, chaque fois justement que l’intérêt de la gauche était en jeu . Qu’ils soient communistes (pendant 18 ans)- Verts (avec Juliette Chesnel)- Radicaux (avec Elodie Jomat) . Or les conditions objectives à l’approche des dernières municipales ont changé complètement la donne, la légitimité démocratique issue de nombreux scrutins depuis 1995 était désormais socialiste, Louis Broch ayant fait le choix de se retirer de l’engagement trinitaire. Voila, ce que nos responsables fédéraux n’ont pas voulu entendre tant sur la forme que sur le fond. Ma confiance est désormais irrémédiablement rompue.
Michel
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