13 août 2007

Retour et inventaire


Bon, c'est fait : grâce au contexte trinitaire et à son marigot politique, voilà que j'ai retrouvé le chemin de mon blog, un peu désaffecté ces temps derniers. Désamour ? Pas vraiment mais peu d'envie de communiquer dans un contexte post électoral difficile. Tentons une explication et une analyse honnête.
Tout d'abord, tristesse de la défaite présidentielle, bien sûr, dure à avaler mais ce n'est pas la première : tout au long d'une vie militante chargée, nous en avons tous connu des défaites (quand elle est due à des trahisons internes, c'est un peu plus dur à avaler mais beaucoup de socialistes, faisant la fine bouche, ont préféré jouer l'illusion de l'ectoplasme Bayrou, dont on voit ce qu'il reste aujourd'hui).
Par contre, ce qui a suivi, depuis l'élection, est encore plus démoralisant : les ralliements successifs au pouvoir en place, à nuancer entre la trahison pure et simple d'un Besson, payée à sa juste valeur, comme les 30 deniers de Judas, et ce qui a suivi.
Très différente, en effet, est la démarche d'un Kouchner qui n'en était pas à son premier essai. Depuis le PC de sa jeunesse, ce médecin emblématique, devenu ministre de Rocard, n'adhérera au PS que beaucoup plus tard, après avoir été porte parole du PRG. D'ailleurs, il avait annoncé la couleur bien avant l'élection, dès décembre dernier, en disant "qu'il se verrait bien ministre dans un gouvernement d'union nationale si Nicolas Sarkozy était élu", tout en réaffirmant sa fidélité au Parti socialiste. Cela ne l'empêchera pas de rejoindre l'équipe de Ségolène en début d'année, puis de prôner un rapprochement avec Bayrou ! Rien donc qui puisse surprendre chez ce médecin atypique, qui, bien qu'ayant été 10 ans ministre de gouvernements socialistes se disait mal traité par le PS ! Pas de quoi chagriner les militants, on sait que la reconnaissance du ventre n'est pas forcément ce qui est le mieux répandu et seule l'histoire jugera s'il a eu tort ou raison.
Encore différent est le cas de Lang dont la soif de pouvoir a fini par faire oublier le brillant ministre de la culture qu'il avait été sous Mitterrand, le rendant plus caricatural que sa marionnette. Mon seul regret est que, finalement, malgré ses manœuvres le président n'ait pas voulu, en prime, Claude Allègre, qu'on lui aurait bien donné par-dessus le marché (cela aurait tellement fait plaisir à mon frérot enseignant qui lui garde une dent bien aiguisée).
De fait, il faut se dire que de tout cela ne peut sortir qu'un bien : cela fait le ménage au sommet du PS et permet aux jeunes talents, dont il faut bien dire que notre parti regorge (ce n'est pas seulement pour les débaucher, comme un patron de club de foot achète les joueurs talentueux du club adverse pour les laisser sur le banc de touche), de jouer enfin leur rôle dans l'indispensable reconstruction que réclament les militants. Autre consolation : ce qui nous chagrine énerve encore plus les caciques de droite qui se voient voler des places qu'ils estimaient, à juste titre, mériter.
Bref, nous les militants de base, voulons complètement nous désolidariser de cette cuisine. Notre volonté est de voir sortir de cette expérience un grand parti de gauche moderne, qui conserve toutes ses valeurs morales et se rende digne des espérances que les électeurs de Ségolène ont placé en lui, qui semblent à certains galvaudées.
Il faut dire, là aussi, que les déclarations à l'emporte pièce de cette dernière n'ont pas non plus arrangé les choses, mais elles ont aussi été utilisées en dehors du contexte dans lequel elle s'est exprimée : dire que le SMIC à 1500 € lui a été imposé est une réalité qui vient de la synthèse sur le projet socialiste. Lors des débats participatifs qu'elle a imposés, elle a pu se rendre compte à quel point cette mesure imprécise (net, brut ?), était mal comprise, voire mal appréciée de ceux qui se situaient juste au-dessus et qui n'ont pas suffisamment entendu ce qu'elle indiquait dans son pacte présidentiel. Cette mesure devait faire l'objet d'une négociation avec les syndicats dans un cadre plus large sur le pouvoir d'achat, les salaires et l'emploi. Réduire cela à dire qu'elle ne croyait pas à ce qu'elle préconisait est caricatural et mensonger, même si le propos raccourci prête à confusion, indiscutablement.