22 janvier 2007

Fausse reprise


Fausse reprise, direz-vous ? Que nenni ! Simplement, trop de boulot militant, pas spécialement intéressant, même s'il est nécessaire, ne serait-ce que pour se donner bonne conscience… Mais samedi soir, bonheur de consacrer une soirée, volée à d'autres activités, mais qui fut un pur moment de bonheur : soirée de concert de 47/6, autrement dit les 6 cordes la guitare inspirée de Djamel Ghezali, notre talentueux directeur de l'école de musique, que l'on ne présente plus et des 47 cordes de la harpe de Helvia Briggen, la jeune artiste avec qui il est associé musicalement dans un disque que je vous recommande d'acheter : il est en vente à la Fnac, à Virgin et même à Auchan ! A priori, la gageure n'était pas évidente, et pourtant ça marche, et comment ! Ensuite, deuxième partie de la soirée, Dr Blues et Mr Rag, là aussi un CD est en vente et ça remue aussi, dans un autre registre puisque la voix (de Dr Blues ou Mr Rag, allez savoir !) accompagne le rythme à merveille. Si on ajoute à cela la rencontre de vieux amis un peu perdus de vue, de nouveaux aussi, le bonheur aurait été complet sans la pointe de nostalgie liée au lieu où se donnait le concert : le hall de ce qui fut l'école de l'Eau Vive, aujourd'hui désaffectée pour en faire un lieu multi-activités diverses : cantine, école buissonnière, etc.
Certes, c'était arrangé le moins mal possible mais comment ne pas penser à ce qui aurait dû être l'emplacement idéal pour ce type de soirée : l'auditorium prévu dans le centre culturel… (non, Stéphanie, ce n'est pas une erreur, il n'existe pas, pas plus que la salle de spectacle polyvalente dont nous aurions tant besoin).
Bien sûr, ne sachant trop qu'en faire, la mairie y a installé, grâce à l'aide substantielle du conseil général, le groupe scolaire qui remplace l'école des Gerles, le fameux Pailleron que le maire décrit dans Nice Matin comme une ruine. Certes, j'avais souvent rêvé, moi aussi, de le raser pour reconstruire une belle école neuve, comme nous l'avions fait pour la maternelle "Vira Souléou", pour La Plana et pour celle qui porte le nom de Denis, mais nous n'avions pas, il est vrai, le soutien actif du conseil général (Tiens, deux poids, deux mesures ?). Il est vrai que c'était la dernière école qui nous restait à mettre en chantier mais elle était régulièrement entretenue et surveillée comme le lait sur le feu, il faut donc la mauvaise foi que l'on connaît pour raconter de telles inepties et je n'ai pas entendu parler d'enfants blessés "par les dalles de faux plafond qui tombaient".
Bref, que l'équipe actuelle ait choisi de mettre ce groupe scolaire à la place d'équipements dont elle ne savait que faire, passe encore, mais que, pour faire bonne mesure, on y ait ajouté la maternelle presque neuve en sus, en la désertant, là cela devient difficilement compréhensible, surtout quand on voit que l'année suivante, il déménage les enfants de l'Eau Vive, devinez où ? Dans la même école Vira Souleou" ! Cherchez l'erreur ! Des travaux étaient nécessaires qui ont été faits mais pourquoi ce jeu de chaises musicales ? Mystère, tout aussi grand que celui qui avait présidé, quelques années auparavant, à l'installation de la mairie dans ce bâtiment. Vous ne suivez plus ? C'est normal, je vais tenter d'expliquer pour les nouveaux trinitaires (les anciens ne s'en souviennent plus forcément non plus, parce que le temps a passé).

Un peu d'histoire…

Il faut savoir que, dans le début des années 80, sur les deux bâtiments de l'école mixte Lepeltier, un était désaffecté (déjà !), filles ou garçons, je ne m'en souviens plus. Quelle mouche a piqué la municipalité de l'époque ? Allez savoir… Toujours est-il qu'un beau jour, on a pu constater que la mairie avait été déménagée à la hâte dans cette école vide, juste avant les élections municipales, et la mairie historique abandonnée à son triste sort dans un centre ville qui se mourait doucement. Les élections surviennent, et l'arrivée d'une équipe d'union de la gauche qui découvre, en même temps que la situation des différents locaux, que l'on a besoin pour la rentrée de septembre, de 5 classes maternelles et qu'il n'y a strictement rien de programmé (après nous, le déluge, fut sans doute la position de l'équipe sortante !).
Après un rapide état des lieux, et avec beaucoup d'énergie, la solution est rapidement trouvée : le bâti se prête à une construction rapide puisque c'est déjà une école, ce qui facilite le travail. On trouve donc des locaux provisoires (un petit supermarché…) pour la mairie pendant sa réhabilitation dans le centre, là où elle avait toujours été et où elle est encore actuellement. Pendant le temps de la réhabilitation de la mairie, on construit… pour la rentrée, c'est-à-dire en 6 mois tout juste, une école maternelle où ne manque pas un porte manteau, qui a été réalisée après une concertation sans précédent (à l'époque !) avec parents et enseignants. Performance qui semble impossible à réaliser de nos jours mais l'équipe qui l'a accomplie ne le savait pas, donc elle l'a fait ! Et, voilà, curieusement, que c'est celle là, hautement symbolique pour quelques uns d'entre nous, que l'on a choisi de désaffecter à nouveau : c'était à tout cela que je songeais hier soir en écoutant la musique de Djamel, avec un peu de nostalgie (le blues ?) mêlée à l'idée que, ma foi, l'histoire n'est pas finie…