29 mai 2006

Festival...


Non, je ne parlerai pas des films, je n'en ai vu aucun, j'ai peine à le dire mais chacun a ses priorités et je verrai les films en salle, en septembre. Cependant, le battage médiatique local du festival de Cannes ne peut nous laisser, en tant que voisins, insensibles. Il me semble que le palmarès annoncé hier soir est révélateur et il faisait plaisir à entendre, peut-être pas aux esthètes cinéphiles mais sur un plan beaucoup plus social. Déjà, dès l'ouverture, le maître de cérémonie l'avait placé sous le signe de la pluriculturalité, en faisant écho à l'adoption du projet de loi sur l’immigration par l'Assemblée un peu plus tôt dans la journée. Dans son intervention, il a évoqué «la France des mélanges, ce melting-pot riche de cette fameuse pluriculturalité qui nous donne le luxe de voyager sans franchir les frontières». «Il y a plus de 177 communautés dans certains quartiers de Paris et de banlieue, plus qu'à Londres, New York ou Rio, qui vivent dans ce pays laïc et latin, plus ou moins sans heurts depuis très longtemps», a déclaré Vincent Cassel, révélé par le film «La Haine» de Mathieu Kassovitz sur la dérive de jeunes de banlieue. «La France est définitivement, encore aujourd'hui, une terre d'accueil culturel», a-t-il conclu.
Est-ce un hasard si l'histoire et la politique se sont invités au palmarès du festival de Cannes ? Je ne le pense pas :
La palme d'or à Ken Loach, cinéaste engagé et très marqué à gauche, le prix d'interprétation masculine collectivement attribué aux acteurs français du film, Indigènes, du français Rachid Bouchareb a donné lieu à quelques moments de bravoure réjouissants. Longuement applaudi lors de sa projection jeudi, ce film rend hommage au rôle joué par les soldats de l'Armée d'Afrique dans la libération de la France à la fin de la seconde guerre mondiale, ce qui représente un pendant (involontaire puisque le film était tourné avant) à la polémique récente sur les bienfaits de la colonisation….